De 1924 à 1927, il a éprouva une brûlante passion pour le jeune écrivain suisse Bernard Barbey (qui était venu lui demander conseil en 1924 pour son roman "Le Cœur gros"). Cette tendance homosexuelle longtemps gardée secrète et cette passion infructueuse avec Bernard Barbey (qui fut selon Paul Morand également partagée par sa femme Jeanne Mauriac), aurait eu une grande influence sur l’œuvre de l'écrivain. Elle aurait directement nourri l'écriture de la nouvelle "Coup de couteau" (1926) et serait en partie à l'origine de l'importante crise religieuse de Mauriac dans ces années.

Sous l’Occupation, il publie clandestinement aux Éditions de Minuit un petit ouvrage capital, Le Cahier noir, où il formule les principes de son engagement. Après quelques hésitations devant la Révolution nationale lancée par le maréchal Pétain, il publie en 1941 La Pharisienne, qui peut se lire en creux comme une critique du régime de Vichy et qui lui vaut d'être désigné comme « agent de désagrégation » de la conscience française. 

En 1952, le romancier se voit décerner le Prix Nobel de littérature qui consacre le caractère universel de son œuvre.

Les dernières années de sa vie sont le couronnement de son œuvre journalistique. Dans son Bloc-notes donné à L’Express, puis au Figaro Littéraire, il s’engage par fidélité aux préceptes de l’Évangile pour que la France choisisse la voie de la décolonisation au Maroc, en Indochine, en Tunisie, puis en Algérie. Le journaliste Mauriac est désormais reconnu, à l’égal du romancier, dont la veine créative perdure jusque dans les dernières années de sa vie, puisqu’il publie son dernier roman, "Un Adolescent d’autrefois", avant de s’éteindre le 1er septembre 1970.

Comment le buste arriva-t-il jusqu'à l'avenue Théophile Gauthier ? Les précisions manquent : François Mauriac n'en parle ni dans Le Bloc-notes, ni dans les Mémoires. Il n'y a pas de lettres retrouvées ou échangées, le Journal de Claude Mauriac ne révèle rien à ce sujet. Peut-être que dans le Journal d'avant-guerre, se trouvent références et commentaires ? Pour le moment, on ne sait qu'une chose : c'est que le buste trôna avenue Th. Gauthier de nombreuses années. (voir ci-dessous)

Le plâtre sera offert au Musée d'Aquitaine par Mme Mauriac (confirmé par Lisette Savariaud le 26/10/2001).

• LES DIFFÉRENTS BUSTES DE BRONZE

D'après le musée parisien Zadkine, il y aurait eu un premier tirage en bronze effectué approximativement au début des années 50. Cinq tirages étaient prévus à l'origine, mais le nombre maximal ne semble pas avoir été atteint. Le Musée Zadkine détient un exemplaire en bronze patiné (Hauteur : 63 cm, Largeur : 51 cm, Profondeur : 35 cm) fondu vers 1942(?) par Mario Bisceglia.

Un deuxième tirage eut lieu en 1963 par l'entreprise de fonderie des frères Susse, et aurait donné lieu à trois nouveaux exemplaires.

Un de ses exemplaires référencé par le Musée Pompidou (60x45x30cm) est en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux depuis le 10 décembre 1986.

Un autre serait celui originellement placé dans le Jardin Public en 1985 avant d'être volé en 1993, retrouvé en janvier 1995, puis enfin offert à la famille Mauriac qui le plaça au domaine de Malagar (Malagar et son vignoble, Saint-Symphorien et sa forêt furent souvent le cadre des œuvres de Mauriac).

Enfin, une autre "exemplaire de la Ville de Bordeaux" (2/3), fut fondu en 1995 par la même fonderie des frères Susse pour remplacer au matin du 10 février 1995 celui qui avait disparu au Jardin Public. C'est donc une copie qui s'y trouve encore aujourd'hui. (voir photos plus bas)

Dès son installation sévèrement critiquée par les bordelais, dont certains disaient qu'il s'agissait d'une horreur, cette œuvre subit très rapidement et régulièrement une série d'actes de vandalisme, tels de réguliers changements de couleur sous l'effet de jets d'encre ou de peinture.. Ce buste, pourtant qualifié par certains d'une "rare élégance, aux traits vifs et acérés" ne semblait pas répondre aux canons esthétiques bordelais.

Mi-mars 1993 le bronze "maudit" est dérobé  en pleine nuit. On crut alors qu'il s'agissait d'un acte visant à faire disparaître à “ jamais cette œuvre tant critiquée...

• • VOL ET RÉCUPÉRATION DU BUSTE.   (OU COMMENT PARTIR INCOGNITO AVEC 32 kg SOUS LE BRAS...😲)

Une nouvelle étape dans une "vie de statue "hors du commun. Depuis sa mise en place le 11 oct. 1985, jour du centenaire de la naissance de François Mauriac, l’œuvre d'art connaît effectivement bien des aventures. Volé dans la nuit du 14 mars 1993, nombreux sont ceux et celles qui, au moment de sa disparition , ont cru à un vol prémédité pour faire disparaître à jamais le buste contesté.

Aussi quelle que soit la raison, on voyait mal comment cette œuvre si particulière pourrait être négociée par la suite ou disparaître sans laisser aucune trace. Les pièces rares de ce genre trouvent rarement preneurs, sauf auprès de riches collectionneurs. Mais lequel de ces derniers pourrait être intéressé par un buste récent de François Mauriac ?  Aussi moderne soit-il ! L'hypothèse la plus souvent avancée était donc une vente de l’œuvre pour une refonte immédiate et la récupération des 32 kilos de bronze qu'elle représentait.

Le 10 janvier 1995, un coup de fil anonyme donné directement aux services de police les invitaient à se déplacer dans un entrepôt désaffecté de la rue Dupas à la Bastide où les attendait une surprise. Stupeur ! Dans un énorme paquet recouvert de plastique gaufré ("papier bulles") le buste de François Mauriac, attendait, impassible, une hypothétique délivrance. Quelle qu'en soit la raison on voyait mal comment un buste de cette nature pouvait disparaître à jamais et échapper à l'attention générale.  Canular, abandon volontaire, on ne connaîtra vraisemblablement jamais la vérité...

Le buste ainsi retrouvé, fut offert à la famille Mauriac, qui le conserve depuis au domaine familial de "Malagar - Centre François Mauriac" à Saint-Maixant.

Quant au buste présent aujourd'hui dans le Jardin Public, il s'agit d'une copie faite par la fonderie Susse, à partir du moule existant, et portant l'inscription: "Exemplaire de la Ville de Bordeaux". Il fut réinstallé dans le Jardin Public le 10 février 1995 sur son socle laissé vide pendant 21 mois.

• VUES DU MONUMENT

• Sources: