STATUE DE LA RENOMMÉE

> NATURE/CONSTRUCTION:   Statue en  bronze (Hauteur : 2.02m, Largeur : 1.2m, Diamètre : 0.68m), les ailes de la statue originelle étaient en bois (puis remplacées par du bronze), les 2 trompettes étaient en cuivre, et la colonne en marbre.

> ÉTAT: Déplacée (actuellement au Musée du Louvre à Paris).

Coordonnées GPS: 44.83784, -0.58026.

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=> la CARTE:


La renommée est à l'origine une divinité grecque allégorique personnifiant le caractère de la reconnaissance publique ou sociale. Elle est aussi connue sous le nom de Pheme (Grec Φήμη) ou Fama, chez les romains. La renommée est une divinité ailée, fille de Gaïa possédant de nombreux yeux et de nombreuses bouches, lui permettant de prendre connaissance des secrets des mortels et de les divulguer. Ces caractéristiques en faisaient une divinité crainte et respectée. Elle est la messagère de Zeus ou la subside d'Hermès, ce dernier trait a surtout été utilisé par les Romains qui ont répandu et complété son caractère. Avec les Romains, la divinité a perdu son apparence monstrueuse pour celle d'une femme ailée souvent représentée avec une trompe. C'est cette forme qui a été reprise par de nombreux artistes à partir du Moyen Âge. Toutefois elle est l'aspect bénéfique de Fama, divinité des rumeurs avec deux trompes de longueurs différentes.

Les 2 Renommées de l’Église de Saint Etienne du Mont

du même auteur que celle de Bordeaux: Pierre Ier Biard (!!!)

Le début de cette histoire nous conduit à 40 kilomètres à l’Est de Bordeaux, très précisément dans l’église Saint-Blaise de Cadillac où fut érigée au XVIème siècle une chapelle funéraire en hommage à Marguerite de Foix-Candale, épouse du Duc d’Épernon, décédée prématurément le 18 août 1593 à Angoulême à l’âge de vingt-six ans.

Le fastueux Jean-Louis de Nogaret de La Valette (l’ancien mignon de Henri III), duc d’Epernon (1554–1662) et gouverneur de Gascogne, avait enrichi son château princier de Cadillac (le roi Henri IV l’y engagea notamment pour l’éloigner de la cour et pour diminuer, dit-on, sa fortune colossale. Ce dernier sera pendant 3 règnes l'un des principaux personnages de la noblesse française : sous Henri III & Henri IV & Louis XIII).

Meurtri par la disparition de sa femme, (sur le modèle des tombeaux royaux de Saint-Denis), il fit ériger dans la chapelle  un grandiose mausolée funéraire à étages dont la somptuosité des marbres polychromes et des bronzes impressionnait les visiteurs. (Ce mausolée n’est connu que par des dessins du XVIIème siècle, notamment ceux de l’artiste hollandais H. Van der Hem.=> Voir plus bas...)

Au sommet de cet édicule, se dressait la statue de la Renommée tenant d’une main la trompette de la mauvaise renommée et soufflant dans celle de la bonne. (Longtemps attribuée à Jean de Bologne en raison de son indiscutable mérite artistique, grâce aux recherches de Charles Braquehaye, elle a été restituée à son véritable auteur: Pierre Biard.) 

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Cette église de Saint-Blaise à Cadillac-sur-Garonne, qui avait abrité jusque-là les seigneurs de Cadillac, était devenue trop vétuste pour rester le séjour d'élection aux bords de la Garonne, d'un grand noble fastueux, devenu l'usufruitier de l'immense héritage de sa femme, une des mieux dotées du royaume (Henri IV d'ailleurs allait donner l'exemple en embellissant le Louvre, les Tuileries, Saint-Germain et Fontainebleau). D'Epernon fait appel à Pierre Souffron, « l'ingénieur et architecte de la Maison de Navarre » ; il lui impose ses plans pour la chapelle, synthèse de Caumont, de Fontenay-en-Brie, de Charleval, mais aussi du Louvre dont il adoptera le plan carré. Cent mille écus prévus, enfleront jusqu'à deux millions de livres pour satisfaire le goût de faste et de grandeur du duc. La porte extérieure de la chapelle, la séparant du chœur de la collégiale, est datée de 1606, année d'achèvement probable des travaux. L'architecture de l'ensemble, avec ses boiseries, l'autel et son retable ont été conservés sans modification. Le tabernacle a été ajouté au XIXe siècle.

Le talentueux Pierre Biard (1559–1609), architecte et sculpteur parisien formé à Rome, fut chargé par le duc d'Épernon de la composition et de l'exécution de 2 monuments considérables :

=> Le Tombeau de l'évêque d'Aire, frère de Marguerite de Foix, dans l'église des Augustins, à Bordeaux. (détruit à la Révolution: les statues de bronze des Augustins furent envoyées à Rochefort pour être fondues et transformées en canons.)

=> Le mausolée à la mémoire de sa femme Marguerite de Foix, dans l'église de Saint-Blaise, à Cadillac-sur-Garonne;

Au dire des contemporains, c’était un des tombeaux les plus riches de France. Via le marché passé début Septembre 1597, il avait donc été commandé à Pierre Biard: 8 chapiteaux de bronze supportant un entablement de marbre rouge. Quatre colonnes étaient disposées aux angles de la cuve du tombeau: à la tête et aux pieds des 2 gisants de marbre blanc reposant sur un tombeau de marbre noir. Les quatre autres, jumelées, soutenaient un entablement surmonté des orants du duc et de la duchesse.

Détails: Le sarcophage était en marbre noir, rectangulaire en plan et s'élargissant vers la partie supérieure, ses deux longs côtés étaient ornés d'un grand cartouche en marbre blanc contenant des armoiries entourées de colliers de divers ordres. Haut de 1 mètre, il était taillé en gaine et reposait sur un gradin de pierre de Taillebourg, formant un carré de 3m30 de côté. A chacun des angles s'élevaient deux colonne accouplées, en marbre rouge veiné de blanc. Ces huit colonnes, avec bases et chapiteaux ioniques en bronze supportaient un riche entablement en marbre rouge dont la frise en pierre était couverte d'incrustations de marbres de diverses couleurs. Un fronton triangulaire s'élevait au-dessus de chacun des côtés du monument, et deux statues de marbre blanc, de grandeur naturelle, étaient agenouillées sur deux acrotères placés sur la corniche en face de l'autel de la chapelle.

Dominant cet ensemble sur une boule de bronze, une statue de la Renommée était chargée en soufflant dans sa trompe, d’annoncer de par le monde la gloire du Duc d’Épernon. Un article de l'inventaire fait à Cadillac le 27 du mois de novembre 1792, la décrit ainsi : « Plus une Renommée avec sa trompe, en cuivre jaune, à l'exception d'une partie des ailes qui sont en bois; la dite Renommée pesant environ trois cents livres ».

 

Le duc d’Epernon meurt en disgrâce à Loches le 13 janvier 1642 à l'âge de 87 ans. Selon ses dernières volontés, son corps est embaumé et rapatrié en Guyenne (Aquitaine). Il est enterré à la collégiale Saint-Blaise en face du château des Ducs d’Epernon de Cadillac, et son cœur est déposé à la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, dont une petite cloche a sonné chaque matin à six heures jusqu'à la Révolution les pleurs d'Épernon pour le repos de son âme. (voir plus bas : §M’Enfin)

La révolution française ne pouvait manquer de profaner les sépultures et détruire ce monument élevé à la gloire de l’arrogant Duc ; la commune procéda sur l’ordre du Directoire à la démolition du tombeau le 27 novembre 1792. 

Les statues de marbre furent brisées et les colonnes et entablements servirent à édifier un autel de la Patrie. Quelques fragments mutilés furent récupérés in extremis furent envoyés au Musée Lapidaire de Bordeaux : 4 têtes (: tête du gisant de la duchesse et celui du duc, la tête du priant de la duchesse et de celui du duc, des gantelets et écusson). Une partie des fragments furent ramenés à Cadillac en 1956, grâce à M. d'Welles, dans la collection Durat de Condé, à La Roque de Cadillac. Certaines colonnes en piteuses états ont été transférées de la cour du château à la Chapelle.  (Un inventaire des matériaux provenant de la démolition fut réalisé par le maire Faubet, et le conseiller municipal Boutet).

L’élégante Renommée de bronze doré prit place dans une salle du château. Miraculeusement sauvée, la statue fut placée quelque temps dans la bibliothèque du château de Cadillac : Il se trouva à Cadillac un homme intelligent et avisé, le citoyen Fonvielle se qualifiant d'agent national, lequel, afin de sauver cette belle chose que la destruction menaçait, invita, le 16 novembre 1793, la municipalité de Cadillac « à livrer au » citoyen Rayet, bibliothécaire, la Renommée de bronze qui était sur le tombeau des tyrans de Cadillac et qui restera à la bibliothèque du District comme un monument et un chef-d’œuvre d'art ! Et ainsi fut fait; le 3 février suivant le bibliothécaire Rayet prenait possession de l'objet désigné et délivrait un reçu conforme. C'est bien en l'ingénieux prétexte mis en avant par le citoyen Fonvielle et au concours si opportun prêté par Rayet, autre bon citoyen, qu'on n'eut pas à déplorer un nouvel acte de vandalisme.

(En 1994, une association culturelle cadillacaise, Saint-Blaise, présidée par Hervé Dorian, a permis de faire réaliser un moulage grandeur nature en résine de la Renommée, qui est exposé dans La Chapelle des ducs d’Epernon. Une crypte voûtée, sous la chapelle, abrite les tombes de la famille d’Epernon => Voir plus bas...)

Le mausolée du duc d'Epernon était composé de cinq figures. D'abord : le duc Jean-Louis de Nogaret et la duchesse Marguerite de Foix-Candale, couchés côte à côte sur le sarcophage; tous deux les yeux fermés et les mains jointes; puis deux autres statues, agenouillées, portant la couronne ducale, placées sur l'entablement, figurant les mêmes personnages, non plus dans l'attitude de la mort, mais dans celle de la prière, enfin la Renommée de bronze s'élançant gracieusement au-dessus du monument.

Une association culturelle cadillacaise, Saint-Blaise, présidée par Hervé Dorian, avait réalisé un dallage en pierre taille symbolisant l’emplacement exact du mausolée à la fin des années 90. Ce dernier n'existe plus aujourd'hui.


La statue était « gisante dans un des coins du château et exposée à la détérioration ».

Sur l’avis de Bernardau, dix ans plus tard, le préfet Charles DELACROIX (le père… du renommé peintre), en poste à Bordeaux, fit transporter cette statue dans les jardins du « Palais Impérial » (l’Hôtel de ville, depuis 1834).

Ainsi, le Maire de Cadillac, M. Compans, annonçait lui-même au Préfet qu’il faisait emballer le 24/10/1804 La Renommée et la tête de la statue d’Epernon

Il donna donc l’ordre à l’architecte Louis COMBES de procéder à ce transfert le 26/10/1804 et au sculpteur lyonnais Joseph CHINARD de la remettre en état. Après qu’il eut remplacé ses ailes en bois par des ailes en bronze, placée sur une sorte de cippe (dont les ornements étaient dus au sculpteur André-Joseph QUÉVA), elle prit place au sommet d’un globe sur une colonne de marbre blanc.

Selon certaines sources (à vérifier) cette colonne :

Les promeneurs purent admirer à loisir son attitude pleine de grâce et sa robuste élégance. Une estampe conservée aux archives municipales de Bordeaux nous en révèle la beauté. (=> Voir plus bas)


Mais sa présence à Bordeaux fut de courte durée, puisqu'elle resta sur son socle jusqu'au 10 janvier 1834. Au moment de l’échange par l’État, de la Préfecture avec l’ancien Hôtel de ville (actuel lycée Montaigne), les administrateurs parisiens des Domaines, très exactement renseignés sans doute sur la valeur de la statue, firent valoir que la statue était la propriété de l’État. En octobre 1834, elle gagna Paris où elle prit place dans une des salles du Musée du Louvre. (Ce n'est que plus tard qu'une confusion s'établit entre cette Renommée et celle – aujourd’hui perdue - qui se trouvait sur le petit dôme au-dessus de la porte du château de Richelieu, et qui était l’œuvre de Guillaume Berthelot. On ne saurait plus avoir désormais d'hésitation, le bronze actuellement exposé au Louvre est bien de Pierre Biard.)

Bordeaux n'eut sans doute pas besoin de statue pour accroître sa renommée… ?

Nue, ailée, le pied gauche posé avec retenue sur un demi-globe, cette œuvre, inspirée sans doute du Mercure de Jean de Bologne, émerveille toujours les nombreux touristes qui parcourent l’Aile Richelieu du prestigieux musée du Louvre.

=> Que sont devenues les 2 Trompettes en cuivre ? Si vous le savez, n’hésitez pas à me le faire savoir => CONTACT


ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Jean-Louis de Nogaret, seigneur de La Valette et de Caumont, duc d'Épernon (château de Caumont, mai 1554 - Loches, mort le 13 janvier 1642) est pendant trois règnes (Henri III, Henri IV et Louis XIII), l'un des principaux personnages de la noblesse française. Particulièrement altier, il a l'art de se créer de puissantes et profondes inimitiés. Durant les guerres de religion, il demeure profondément catholique et reste fidèle dans ses allégeances. 

Mignon et favori du roi Henri III, il fut comblé de charges par le roi, qui lui donna l'amirauté de France (1587), les gouvernements de Metz (1583), de Provence (1586), de Normandie, d'Angoumois, d'Aunis et de Saintonge (1587). Présent aux côtés d'Henri IV lors de son assassinat (1610), il contribua à faire proclamer régente Marie de Médicis. Gouverneur de Guyenne (1622), il fut rendu responsable de l'échec de Fontarabie (1638) par Richelieu, qui le fit exiler à Loches. 

L'exemple de ce grand seigneur, animé par une mentalité aristocratique traditionnelle, est un de ceux qui ont inspiré les réflexions du cardinal de Richelieu sur l'affermissement d'un État impartial au-dessus des individus et autres corps organisés.

L’incroyable ascension de ce cadet de Gascogne, au caractère « malcommode » mais comblé de charges et d’honneurs, fut digne des romans de cape et d’épée...

On peut retrouver le testament du Duc d'Epernon ici: https://books.google.fr/books?id=DMP6tqQKIf0C&dq=testament%20duc%20%C3%A9pernon&hl=fr&pg=PP3#v=onepage&q&f=false

Le duc d'Épernon reçut l'honneur de funérailles dignes de son rang. Son corps fut embaumé, puis rapatrié en Guyenne dans un carrosse garni de velours noir et de satin blanc. Il était traîné par six chevaux blancs caparaçonnés de sombre. Selon les dernières volontés du duc, son cœur fut déposé en la cathédrale Saint-Pierre-d'Angoulême où, jusqu'à la Révolution, une petite cloche faisait entendre chaque matin à six heures « les pleurs d'Épernon », appelant à prier pour le repos de son âme. Sa dépouille rejoignit la collégiale Saint-Blaise-de-Cadillac, en face de son cher château. Sa belle-fille, le jeune comte de Candale, son petit-fils, mademoiselle d'Épernon, sa petite-fille, et des représentants du parlement de Bordeaux l'accompagnèrent jusqu'à la crypte sous le dais orné de la Renommée. On veilla à la placer entre sa femme Marguerite et son fils aîné Henri de Candale.

A gauche de la porte d'entrée, onze marches de pierres conduisent au caveau sépulcral, placé au-dessous de la chapelle. Des banquettes en pierres dures entourent sur trois faces un pilier central de deux mètres d'épaisseur qui supporte la voûte ; elles règnent aussi sur les deux côtés. Enfin une plateforme isolée correspond à l'autel de la chapelle. Sur ces banquettes et sur cette plate-forme sont déposées des bières de bois, placées dans l'ordre qui avait été assigné tout d'abord; elles contiennent les restes des d'Epernon. Leurs cercueils profanés furent mis en pièces, le 18 avril 1793, l'enveloppe de plomb, fondue pour faire des balles, les squelettes, brisés à coups de hache et jetés pêle-mêle dans un coin du caveau. Celui du vieux duc, qu'attestait sa haute stature, étroitement cousu dans une enveloppe de cuir, se tint, dit-on, encore debout contre le pilier auquel on l'adossa. Grâce à des mains pieuses qui ont eu le respect de la mort, les cendres des gouverneurs de la Guyenne et celles de leurs enfants ont repris les places qui leur furent destinées.

Procès verbaux d'inhumation 1642, mars il, Jean-Louis de Nogaret, premier duc. 1597, août 18, Marguerite de Foix, sa femme. 1639, février 11, Henri de Foix, duc de Candale, son fils aîné. 1661, octobre 27, Barnard de Foix et de la Valette, second duc et deuxième fils. » » 28, Gabrielle de Bourbon, sa femme. 1642, mars 7, Louis de Nogaret, cardinal de la Valette, troisième fils. 1659, février 26, Gaston de Foix et de la Valette, fils du second duc. 1650, août 30, Chevalier de la Valette, fils naturel du premier duc. 

Ci-après les illustrations de l’église Saint-Blaise de Cadillac et des restes du mausolée conservés dans la collection Durat de Condé, à La Roque de Cadillac, et au Musée d'Aquitaine (: Tête en marbre du gisant du Duc H:0.32m, l:0.20m, ép:0.30m ; Tête en marbre du gisant de la Duchesse H:0.38m, l:0.30m, ép:0.20m ; Tête en marbre de la statue agenouillée du Duc H:0.29m, l:0.20m, ép:0.19m ; Tête en marbre de la statue agenouillée de la Duchesse H:0.33m, l:0.28m, ép:0.24m ; Gantelets en marbre H:0.28m, l:0.40m, ép: 0.14m ; Écusson en marbre aux armes de la famille H:0.88m, l:0.58m, ép:0.30m.

Extrait de texte: "Par le passé on a pu retrouver l'architrave complète, partie chez M. le docteur Baudet, à Cadillac, partie chez M. Jabouin, marbrier-sculpteur, à Bordeaux. Ce dernier possédait six fûts de colonnes, les deux autres étaient à Beautiran, dans la propriété Hérisson, et le socle de la Renommée dans l'église. Ce socle et les colonnes, après avoir servi de supports à la toiture d'un atelier de tonnelier, furent transportés de Cadillac à Beautiran ; le socle devint bénitier dans l'église ; les colonnes furent échangées par M. le Curé à qui elles avaient été offertes. Sur les architraves les trous de scellement des colonnes, les joints de l'appareil, les profils des moulures étaient intacts, parfaitement conservés. Les colonnes et l'entablement furent retrouvés à Bordeaux ou près de Bordeaux, ainsi que les huit colonnes et l'architrave tout entière. Les chapiteaux et les bases connus étaient ioniques et semblables à ceux de l'autel et de la chapelle. A Cadillac, chez M. Vignes, se trouvaient des débris de l'écusson des de Foix-Candale. Les deux petits côtés, — sous la tête et sous les pieds — étaient ornés de trophées d'armes aussi en marbre blanc. L'un de ces motifs était placé au Musée des Antiques de Bordeaux, près des armes de d'Epernon; et l'autre dans le jardin de M. David, à Cadillac."

Tête du gisant du Duc d'Epernon
Tête du gisant de la Duchesse d'Epernon
Tête de la statue agenouillée de la duchesse d'Epernon
Ecusson aux armes de la famille d'Epernon
Fragment du mausolée du duc d'Épernon 
Trophée d'armes provenant du mausolée

On remarque dans le jardin nord de la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême une gracieuse colonne de la renaissance, également décorée à sa base de branches de chêne entrelacées et sur le fût de palmes entrecroisées et du monogramme MV; le travail fort délicat est attribué à Jehan Pageot, qui fut au service du duc d'Epernon et la colonne est communément appelée colonne d'Epernon. Le monogramme MV est celui que forment les initiales de Marguerite de La Valette, duchesse d'Epernon, morte à Angoulême au début de l'année 1593. Cette charmante et douce personne ne fut guère aimée par le duc d'Epernon auquel elle donna trois enfants, tous nés à Angoulême dans le vieux château et dont le premier, par une rare exception à l'usage de l'époque porta le nom de sa mère, pour sauver de l'oubli la renommée de la famille de Foix-Candale. Le duc d'Epernon qui avait montré si peu d'empressement à l'égard de sa femme durant sa vie, songea à lui témoigner, après sa mort, des signes de la douleur la plus fidèle, sinon la plus sincère. 

Tardivement, au mois d'Avril 1622, il réclamait aux chanoines de la cathédrale Saint-Pierre la chapelle de la Trinité, une des chapelle construites à l'extérieur des cotés; la demande était faite sur un ton qui n'admettait point de réplique et, bien que le duc fut, pour l'heure, en Provence dans une situation d'ailleurs assez délicate, les chanoines, par ailleurs si pointilleux, épris d'indépendance et procéduriers, s'empressèrent d'accéder au désir ducal et répondirent à d'Epernon en des termes tels qu'il dut penser qu'il leur avait fait le plus grand honneur. C'était bien ainsi qu'il l'entendait sans doute au fond de son cœur, à moins que, pris d'un remords tardif, il n'ait voulu rendre un hommage particulier à la mémoire de celle qui lui avait marqué tant d'attachement et qui, pour lui, avait montré tant de courage dévoué lors de la fameuse embuscade que lui avait tendue le maire ligueur Normand de Puygrelier en 1588.

Ainsi dans le même moment qu'il vivait avec Anne de Monier avec laquelle il s'était remarié morganiquement en Provence, le duc faisait élever dans la chapelle de la Trinité un monument funéraire digne de sa fortune et de la délicate personnalité de Marguerite de Foix-Candale. Le mausolée était surmonté d'une colonne de marbre noir que couronnait une urne d'argent renfermant le cœur de la dame. En même temps le duc prescrivait que tous les matins à six heures une messe basse serait dite dans la chapelle de la Trinité pour le repos de l'âme de la duchesse et que le glas sonnerait pour rappeler aux Angoumoisins le souvenir de cette femme remplie de vertus et que la mort avait fauchée dans sa vingt-sixième année. Les désirs du duc étaient des ordres pour le chapitre de la cathédrale et la messe basse , qui devait au jour anniversaire de la mort de la duchesse un service solennel célébré par l'évêque lui-même , fut dite tous les matins jusqu'en 1793, époque à laquelle le mausolée fut profané et l'urne ravie et vraisemblablement envoyée à la Monnaie de La Rochelle. Le cœur de Marguerite de Foix-Candale, dame de La Valette, duchesse d'Epernon, fut jeté aux décombres du monument détruit et sur lesquels gisait la colonne abattue.

Mais le souvenir ne se perdit point tout à fait et les Angoumoisins ont conservé dans la tradition orale une histoire de la colonne d'Epernon qui n'est point tout à fait conforme à la vérité. On a gardé aussi le souvenir des Pleurs d'Epernon ou Larmes dEpernon; c'est ainsi que le peuple avait appelé le tintement du glas matinal prescrit par le duc, le peuple qui savait combien d'Epernon avait fait peu cas de la duchesse, de son vivant, et qui ne considérait pas sans une discrète ironie l'étalage fastueux et purement extérieur d'une douleur bien tardive.

C'en est fait aujourd'hui de la sonnerie à petits coups précipités et bien des gens croient que les Pleurs d'Epernon étaient un hommage rendu par les Angoumoisins à la mémoire de leur gouverneur. La vérité est plus humaine, peut-être aussi plus pittoresque et la colonne, qui fut relevée au moment de la restauration de la cathédrale et érigée sur l'emplacement même de la chapelle de la Trinité supprimée par Abadie, doit être considérée, non pas comme un témoignage de la fidélité populaire à un gouverneur de province, mais bien comme un symbole éloquent - et combien humain - de la piété conjugale.

L. Burias & J.-A. Catala, Angoulême 

Esquisse pour le plafond du Grand théâtre, avant-scène et pendentifs : allégorie du Génie, de la Renommée et de la Vérité. Lacour, Pierre (1745-1814). 

Renommées portant l'écusson de France exécutées au Grand Théâtre de Bordeaux. Louis, Victor (1731-1800). 


Passage de l'empereur Napoléon III à Bordeaux : arc de triomphe des Fossés de l'Intendance (cours de l'Intendance) avec ses 2 Renommées.

Grand-Théâtre : Couronnement du buste de Louis par Lacour, Pierre 


Renommée autrefois au 57 rue des Trois Conils, bas-relief sur l'écoinçon gauche.

Renommée sur l'édifice de l'exposition internationale Place des Quinconces

tribune d'orgue, église paroissiale Saint-Paul-Saint-François-Xavier, Détail de l'écoinçon de droite 

Renommée sur la façade du Château Descas, quai de Paludate

=> Les Renommées de l'Arc de Triomphe à Paris:

=> Les Renommées des pylônes du pont Alexandre-III à Paris

=> La Renommée au dessus de la Porte Héré à Nancy.

=> La Renommée sur le monument à La République à Dijon

Antoine Coysevox reçut commande en 1699 d'un groupe de deux sujets équestres destinés à exalter la "renommée du Roi". Placés de part et d'autre de la partie supérieure du bassin de l'Abreuvoir, à l'entrée du parc de Marly, les groupes ont été exécutés en marbre de Carrare en 1701 - 1702, et le sculpteur a souligné sur l'inscription du socle que l'achèvement de ces blocs monolithes en l'espace de deux années était un tour de force. Mercure, Dieu du Commerce et des Arts, forme un groupe avec la Renommée montée sur Pégase, sonnant de la trompette. Sur un bouclier, une allégorie représente l'accession du petit-fils de Louis XIV, le duc d'Anjou, au trône d'Espagne.

Dès 1719, les marbres ont été placés à l'entrée occidentale du jardin des Tuileries, où ils ont été remplacés par des moulages en 1986...

=> Renommée chevauchant Pegase 

=> Renommée du Roi Mercure

=> Statues de Renommée sur le fronton du Pavillon de l'Horloge du Musée du Louvre

Tiens tiens, on dirait bien que le symbole a été repris à Cadillac pour tout autre chose...

(Précision: Profitez des produits de notre terroir, mais ceci n'est en rien une réclame ni pour la marque ni pour la consommation d’alcool excessive...)

- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/details.xhtml?id=mgroup%3Ap%20unimarcbmb_307532&jscheck=1&fbclid=IwAR1v-UHZ8SKzx4gheLVpZQkw99WocSHtIbMbd_1xmLYaf_jtBRnUbkI4XWI- https://www.tombes-sepultures.com/crbst_1216.html- https://www.sudouest.fr/2011/08/06/les-restes-d-un-joyau-de-la-renaissance-468256-2796.php- https://fr.wikipedia.org/wiki/Renomm%C3%A9e - https://www.sudouest.fr/2012/05/22/la-ville-a-perdu-sa-renommee-721652-2780.php- L’HISTOIRE DES ARTS EN GUYENNE – LES ARTISTES DU DUC D’EPERNON, Par Ch. Braquehaye- http://www.lefigaro.fr/culture/2008/11/20/03004-20081120ARTFIG00430-au-louvre-les-plus-beaux-bronzes-francais-.php- Revue Historique de Bordeaux et du Département de la Gironde- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/details.xhtml?id=mgroup%3A9782700601411&jscheck=1- LES STATUES A BORDEAUX depuis les premiers siècles jusqu’en 1900. P. FOURCHE- https://archive.org/details/artistesdepernon00braq/page/n7 http://www.wikiphidias.fr/- https://www.eutouring.com/images_paris_statues_917.html- https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?nnumid=88540- https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05B5EL1- https://archive.org/- http://www.regards.monuments-nationaux.fr/fr- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7741947h- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b77419448- http://josfamilyhistory.com/htm/nickel/burch/epperson-stories/epernon-tomb.htm- http://charente.angouleme.free.fr/angouleme/angouleme/angouleme/angouleme0643.html- http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/memoire_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=AP56P00680- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/details.xhtml?id=h::BordeauxS_B330636101_DP044_002_17&highlight=epernon&jscheck=1- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/imageReader.xhtml?id=h::BordeauxS_B330636101_DP089_002&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/imageReader.xhtml?id=h::BordeauxJD_11116&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record- https://www.flickr.com/photos/50879678@N03/8574512611- http://bibliotheque.bordeaux.fr/in/faces/imageReader.xhtml?id=h::BordeauxJD_10354&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record- https://www.persee.fr/doc/rhbg_0242-6838_1915_num_8_4_3010- Merci à Rosine D. et Michel L.

Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur cette statue de la RENOMMÉE sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.

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> Création de la page & publication: 1 Mars 2019. Posté le même jour sous pseudo "Djé Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...