BUSTE D'ULYSSE DESPAUX

> NATURE/CONSTRUCTION:   Buste en bronze, monument en pierre.

> ÉTAT:   Toujours visible, aspect de la pierre relativement érodée.

Coordonnées GPS:

44.8337, -0.56611

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Dominique DESPAU, alias "Ulysse DESPAUX" est né à Bordeaux, le 1er janvier 1844, cours Victor-Hugo (anciennement "Fossés Saint Eloi", jadis "cours des Fossés"), dans une des plus anciennes maisons du vieux Bordeaux (qui n'existe plus aujourd'hui). Il fit ses études primaires chez les Frères, puis à l'école laïque communale de La Bastide, et enfin rue du Noviciat.

Dès l'enfance il rêvait de théâtre, improvisait des scènes théâtre et les faisait jouer par ses camarades pendant les récréations. Un de ses biographes, Ernest Toulouze, nous le présente tour à tour employé de commerce, adjoint de son père, alors directeur du Moulin Ste-Croix, comptable de la Compagnie des chemins de fer du Midi, dessinateur, peintre, calligraphe... Bref, un homme éclectique que passionnait toujours le théâtre.

Les planches l'attiraient et il répondit très vite à leur appel. Il fut d'abord un des jeunes espoirs des sociétés théâtrales d'amateurs (St François-Xavier, le Cercle dramatique, le Cercle Molière), et contribua à la fondation de La Girondine.

Après d'excellents débuts à l'Alcazar, aux Folies Bordelaises, au Théâtre des Arts, au Théâtre Français et à l’Alhambra (qu'il dirigea même pendant un an), il remporta le plus flatteur des succès.

Il va conquérir le cœur des bordelais en créant des personnages populaires, véritables petits chefs d’œuvre d’observation. Comme le fut Meste Verdié sous la restauration, Ulysse Despaux va devenir un précieux témoin de la vie bordelaise. Le rédacteur en chef de la « Vie bordelaise », Ernest Toulouze dira de notre artiste : « son horizon est borné, au nord par Blanquefort ; au sud par Bègles ; à l’est par La Bastide et à l’ouest par Pichey. Mais dans ce périmètre rien n’échappe à son œil ; les êtres et les choses y vivent pour lui et revivent par lui ». Ce charmant raccourci encadre admirablement le champ d'action et la manière de celui que le public populaire avait surnommé le « caulégue Despaux » et qui, avec ses monologues bordelais, avait vraiment créé un genre. Témoin d’un Bordeaux qu’il connait bien, fréquente et aime, il ne va dès lors plus cesser de multiplier la création de monologues.

Alors qu’à la même époque on parle à Bordeaux de Clubman, de surprise-party, de modern’style, que s’installent des bars américains, que le célèbre « Lion rouge » devient « The red lion » que l’on danse le one-step et que les élégantes qui se chaussent à la Cordonnerie du High Life, prennent le thé au « Five O’clock », le "Caulegue Ulysse Despaux" va connaître un très grand succès grâce donc à ses monologues d’un tout autre genre.

De « L’accent c’est sacré » à l’inoubliable « Omelette au préalable », mais aussi « Et sabi dounc qués aco que lou préalable », « Je ne fume que le Nil », « Le fusil de Cadichon », « Au coin de la rue des Ayres », «  Cadiche à l'Exposition », « Chemin de fer et paysan », en passant par « Ah ! pauvre ! Il est midi ! », ces monologues étaient de petits chefs-d'œuvre de fine observation et de comique malicieux. Il les débitait avec une souriante maîtrise, servie par outrance, et l'accent local, qu'il maniait en virtuose, et les pimentait de la plus savoureuse manière. Une verve sans pareille agrémentait quelques-uns des personnages sortis de son imagination observatrice.

Son « Madame Chibosse » restera aussi célèbre que les débats animés entre M’ame Sagasse et M’ame Gardine ou encore les étonnants Polyte, Cadichon, Pibale, Galoube, Coquille, Bobiche, Mongette, Eugène, Côtelette, Pensatout, Guitare, Mmes Dullason et Jendébite, qui vivaient de la vie même des modèles populaires qui les avaient inspirés et lui ont survécu par les soins de ses imitateurs. Le public viendra nombreux, sans se lasser, pour écouter Despaux dans son cabaret mais aussi parfois, à la Foire, dans l’odeur des frites de la baraque: l’auberge « Au bon piccolo sans eau ».

À tel point que sa gloire dépassa le cadre de sa ville natale. Il gagna Paris et y resta cinq ans, jouant à l'Eldorado " et hantant les cabarets du " Carillon ", du " Pendu ", des " Adrets ", du " Clair de lune ", des " Éléphants ", des " Princes " et du " Chat noir ". Il était très demandé et partit en tournée avec Paulus, le créateur de “ En revenant de la revue ”. Bordeaux vécut donc sans Despaux, mais cela ne pouvait pas durer. Il revient et, se découvrant des talents d’auteur, il compose.

Le voici donc auteur, acteur, directeur de théâtre, régisseur, contrôleur, administrateur, constructeur, peintre- décorateur, souffleur de son théâtre ... quand il en a un...

Il joue la comédie aux Bouffes et au Théâtre des Arts avant de fonder un cabaret artistique « Bordeaux chez lui » installé dans l’hôtel Sarget du cours de l’Intendance.

Il resta pauvre pourtant, mais n'en porta pas rancune aux bordelais qu'il se contenta de " typer " dans ses morceaux célèbres avec leurs tics, leur langage, leur accent. Mort à Paris le 26 mars 1925, il repose dans le caveau des artistes au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.

Sa gouaille naturelle, sa verve hors du commun, son amour profond pour sa ville natale, mais aussi son imposante silhouette, sa large lavallière émergeant d’un veston serré, resteront légendaires au point de figurer sur le monument élevé à sa mémoire jadis à l’ombre de la Flèche Saint-Michel. Le plus typique et populaire des bordeluches de la « belle époque » aura laissé un souvenir impérissable au petit peuple de sa ville. Un comique plein de malice et de talent avec l'accent en prime.

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Avant sa mort, Despaux avait manifesté le désir que M. Mauret-Lafage fasse revenir son corps à Bordeaux pour être inhumé dans le caveau des artistes.

Le directeur du Grand Théâtre, M. Mauret-Lafage, organisa une représentation de "La Fille de Mme Angots", afin que les obsèques fussent dignes du souvenir et quand il constata que plus de 3000 personnes, de toutes les classes de la société suivaient l'enterrement, l'impression fut si forte qu'il eut l'idée de faire élever un monument au vieux barde, mort pauvre et, dans le coin qu'il chérissait le plus, "la Flèche".

M. Mauret-Lafage multipliait efforts et initiatives d'ordre financier, comme secrétaire général. L'appel fut entendu et le résultat transforma le buste primitivement prévu en monument.

Sur la généreuse invitation du Maire M. Adrien Marquet, la municipalité donna le terrain dans le square Saint-Michel...

Sculpteur et dessinateur né le 13 mars 1871 à Abzac et mort le 23 septembre 1934 à Bordeaux.

Élève de son père Jean-Achille Achard et de Falguière, il expose aux Artistes français à partir de 1891 et reçoit en 1903 une médaille de 3e classe puis en 1922 la médaille d'argent. Il vivra et travailla principalement à Paris.

A Bordeaux il est aussi l'auteur du Monument aux Mort de 1870-1871

https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/monument-morts-1870

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Le buste en bronze au sommet, représente Ulysse Despaux. Le reste du monument est en granit.

La partie basse représente un fragment d'architecture gothique symbolisant le vieux quartier des Capucins.

A gauche de ce fragment, une palme orne la partie basse du monument.

Au sommet, Ulysse Despaux est représenté regardant la légendaire cadichonne. Celle-ci, vêtue d'un habit traditionnel, tient un bouquet de fleurs dans sa main droite et un panier de fruits/légumes dans la main gauche.

Les trois masques qui ornent la partie gauche évoquent les personnages créés par Despaux: "le Madur", "le landais" et M'ame Chibosse". Chaque personnage incarne le Bordeaux populaire, celui qui fait vivre la ville mais qui ne se démarque pas. Réel hommage aux petites gens du XIXème siècle, ces croquis prennent désormais vie au cœur de la ville, surmontés du buste de celui qui les inventa.

> Inscriptions:

- Sur le socle en façade : A  Ulysse DESPAUX  1844 - 1925  LES BORDELAIS. Jean-Georges Achard (date effacée)

- Sur le bronze : J.G. Achard, 1926

Le monument a été déplacé en Septembre 2013 pour une nouvelle installation dans le prolongement de la rue Ulysse Despaux (au sud de l’espace Saint-Michel), place Canteloup.

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ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur ce buste d'Ulysse DESPAUX sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.

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