STATUE GLORIA VICTIS

> NATURE/CONSTRUCTION:    En bronze

> ÉTAT:   Toujours visible.

Coordonnées GPS: 44.83836, -0.5776.

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=> la CARTE:

En août 1806, l'Europe semble en paix : l'Autriche désarme ; le Royaume-Uni, ruiné par la guerre et démoralisé par la victoire française sur le continent, fait tout pour trouver un accord avec la France. Pourtant, Frédéric-Guillaume III de Prusse est très inquiet lorsque Napoléon réorganise, sans le tenir informé, le Saint-Empire en Confédération du Rhin. Pour lui, cette dernière est trop favorable à la France. Alexandre Ier, tsar de toutes les Russies, et Frédéric-Guillaume III de Prusse se rencontrent à Potsdam, et jurent sur le tombeau du grand Frédéric II de Prusse de ne plus jamais se séparer avant la victoire sur la France. La Prusse, la Russie, la Suède, la Saxe et le Royaume-Uni forment la Quatrième Coalition et mobilisent leurs troupes le 9 août.

Le 4 octobre, Napoléon 1er reçoit un ultimatum l'invitant à se retirer de la rive droite du Rhin avant le 8 octobre. La bataille se déroule le 14 octobre 1806, à Iéna (Allemagne, actuel Land de Thuringe) parallèlement à la bataille d'Auerstaedt. Napoléon y remporte une victoire totale qui, couplée à celle d'Auerstaedt du maréchal Davout, précipite la fuite de l'armée prussienne, augurant déjà la fin de la campagne de Prusse. Le 27 octobre 1806, soit moins d'un mois après être entré en campagne, Napoléon entre dans Berlin. L'armistice est signé le 30 novembre. La Prusse est amputée de la moitié de son territoire et de la majorité de ses places fortes (Magdebourg, Erfurt, Stettin, Graudenz, Dantzig). Elle perd 5 millions d'habitants et doit payer une indemnité de guerre d'un montant considérable de 120 millions de francs de l'époque. La défaite d’Iéna va déclencher un violent nationalisme allemand qui conduira à l'unification de la nation allemande au cours du XIX ème siècle. (La défaite d'Iéna aurait entraîné la création en Prusse de la première école de guerre.)

La guerre franco-allemande de 1870, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, est un conflit qui opposa, du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871, la France et une coalition d'États allemands dirigée par la Prusse et comprenant les 21 autres États membres de la confédération de l'Allemagne du Nord ainsi que le royaume de Bavière, celui de Wurtemberg et le grand-duché de Bade. Cette guerre fut considérée par Otto von Bismarck, qui fit tout pour qu'elle advienne (:« dépêche d’Ems »), comme une conséquence de la défaite prussienne lors de la bataille d'Iéna de 1806 contre l'Empire français. Il dira d'ailleurs, après la proclamation de l'Empire allemand à Versailles en 1871 : « Sans Iéna, pas de Versailles » : par là, il parvenait à ses fins, unifier la nation allemande. (Bismarck aurait choisi Versailles en revanche de la décision de Louis XIV de mettre à sac le Palatinat...)

Ce conflit se solda par la défaite de la France, et, forts de cette victoire, les États allemands s’unirent en un Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier 1871. La victoire entraîna l’annexion par le Reich du territoire d’Alsace-Moselle et l’affirmation de la puissance allemande en Europe au détriment de l’Autriche-Hongrie et de la France qui fut confrontée à l'occupation de son territoire et à l'épisode de la Commune de Paris du 26 mars au 20 mai 1871.

-  La défaite de Sedan et la capitulation de Napoléon III provoquèrent, le 4 septembre 1870, la chute du Second Empire ainsi que l'exil de Napoléon III, et marquèrent la naissance en France d'un régime républicain pérenne avec la Troisième République.

-  La défaite et la perte de l'Alsace-Lorraine provoquèrent en France un sentiment de frustration durable et extrême qui contribua à l'échec du pacifisme, et plus tard, à l'entrée du pays dans la Première Guerre mondiale.

=> L'édification de monuments commémoratifs a été, pour une part, l’œuvre du Souvenir français et celle des sections de vétérans. C'est à partir de la loi de 1890, laissant aux communes, l'initiative de leur érection, que l'on vit se multiplier les monuments aux morts de la guerre de 1870-1871, en France.

27 octobre 1806: Entrée de Napoléon 1er dans Berlin
La Dépêche D'EMS
Bismarck et Napoléon III
Proclamation de l'Empire allemand à Versailles

Prix de Rome en 1868, Antonin Mercié est à la Villa Médicis lorsqu’éclate la guerre. Dès l’automne 1870, au début du conflit franco-allemand, il modèle une esquisse représentant une Gloire soutenant un soldat triomphant.

À l’annonce de la défaite de la France, il amende son projet initial pour rendre hommage à l’héroïsme des soldats victimes de la guerre glorifier le patriotisme...

Achevé pendant l’été 1872, Gloria Victis (Gloire aux vaincus) est le dernier travail exécuté par le sculpteur à l’Académie de France à Rome : le plâtre original est exposé, sur un haut piédestal, sous la loggia de la Villa Médicis, avant d’être envoyé en France l’année suivante...

Après cinq ans passés en Italie, Mercié rentre à Paris en 1874 et expose au Salon le plâtre original de cette Gloire aux Vaincus (voir ci-après). Le succès est fulgurant. « Ce premier monument de notre consolation par l’art », selon la belle formule du critique Gustave Larroumet, cristallise les émotions des vaincus, aiguise le patriotisme du peuple souffrant et vient apaiser le traumatisme de l’humiliante défaite...

L’œuvre reçoit la grande médaille d’honneur et est immédiatement acquise par la Ville de Paris. Au Salon de 1875, le bronze fondu par Thiébaut frères suscite un nouveau concert de louanges, consacrant le jeune artiste de 29 ans. En 1878 la statue sera présentée à l'Exposition Universelle de Paris (Voir les photos en bas de page §M'Enfin)

En 1879, la statue est placée provisoirement square Montholon avant d’être installée, en 1884, dans la cour centrale de l’Hôtel de Ville de Paris où elle reste exposée jusqu’en 1930.

Après ce premier coup d’éclat, Mercié accumule les récompenses et les honneurs mais il reste aujourd’hui l’artiste d’une seule œuvre. Une œuvre dont le succès se mesure aujourd’hui au nombre de gravures, tirages, réductions et citations qu’elle suscita.

On peut voir des répliques de cette sculpture à :

Le fondeur Ferdinand Barbedienne en a exécuté plusieurs exemplaires en bronze de sept tailles différentes...

=> Le groupe a également inspiré de nombreux artistes, tel Auguste Rodin dans son projet pour La Défense (ci-contre).

"La Défense" de RODIN, projet inspiré de Gloria Victis...




1883 : la mairie de Bordeaux s’adresse au Préfet de la Seine, et sollicite l’autorisation de faire réaliser en bronze le ‘Gloria Victis’ de Mercié placé square Montholon à Paris. Le 17 décembre, la ville de Bordeaux obtient l’accord de prendre le modèle dans les Magasins de la Ville de Paris. La fonderie Thiébaut frères se propose de réaliser la fonte pour 8 500 F.

1884 : la décision de la fonte est prise au cours du conseil municipal du 12 août afin de perpétuer dans le cœur des bordelais le souvenir; le fait que nul français ne doit oublier le souvenir de la Défense Nationale, à laquelle notre ville se consacra tout entière.

1885 : le bronze arrive à Bordeaux par la gare d’Orléans au mois de mars et est déposé provisoirement dans les jardins de la Mairie, le temps de trouver l'endroit adéquat (voir ci-contre).

1886 : le 19 janvier l’emplacement définitif est approuvé et le monument est inauguré le 19 juin. Cette même année, les Anarchistes du trône et de l’autel tentèrent de faire sauter le monument à l’aide d’une explosion de dynamite. Mais le bronze resta en place.

(Note: Il y eu un temps, de vives critiques concernant la hauteur du socle et l'emplacement de la statue...)

(La Petite Gironde 8 juillet 1885)

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Le titre qu’Antonin Mercié donne à son œuvre est intrigant : « Gloria Victis » (Gloire aux vaincus). Il s’agit d’un renversement de la célèbre formule, Vae Victis (Malheur aux vaincus), que le général gaulois Brennus, en 390 avant JC, aurait lancé aux Romains qu’il venait de vaincre. La statue personnifie la France vaincue mais héroïque : vulnérable dans sa nudité, la tête inclinée, les yeux mi-clos, les bras écartés, le soldat de la Liberté, héros sans gloire, évoque la figure du Christ descendu de la Croix…

Ce groupe sculpté de 2,20 m de haut, représente ainsi la figure allégorique d’une Gloire (Renommée) ailée et cuirassée, emportant jusqu’aux cieux vers l’Immortalité, un jeune guerrier dénudé, le front bandé, qui vient d’expirer. Ce soldat, symbolisant la défaite, tient une épée brisée dans la main droite, tandis que le bras gauche est levé vers le ciel. Le talon de la Gloire ailée est soulevé, en équilibre seule la pointe d’un pied effleure le sol, la figure allégorique se dresse, ses ailes sont déployées, l'envol est proche. Un rameau d’olivier symbolise la paix, tandis qu’une chouette symbolise la sagesse d’Athéna, déesse de la guerre. Le tout personnifiant donc la France vaincue mais héroïque...

Le rameau dit la paix, la chouette dit la sagesse. Au pied de la statue se trouve une plaque d'information... Cette même plaque précise également que d'abord réalisée en plâtre, la statue fut ensuite en bronze, et qu'il en existe d'autres reproductions...

L’œuvre du jeune sculpteur porte la marque de l’enseignement académique, comme en témoignent la perfection et l’élégance raffinée des corps évoquant la Renaissance florentine et l’art d’un Benvenuto Cellini. De même, le souffle puissant du mouvement de rapt rappelle L’Enlèvement des Sabines de Giambologna (Florence, Loggia dei Lanzi), et la position de la Gloire inspirée du Grand Saint-Michel terrassant le démon de Raphaël (musée du Louvre).




=> CLIQUEZ CI CONTRE POUR UNE VUE A 360° DE LA PLACE JEAN MOULIN ET DE LA STATUE

=> Ci-contre une vue 3D où vous pourrez examiner le monument sous toutes les coutures ...


(La Petite Gironde 19 mai 1883)



(La Petite Gironde 19 juin 1884)
(La Petite Gironde 1 juillet 1886)
(La Petite Gironde 19 janvier 1924)

ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Vous trouverez ci-après des vues de la statue présentée à l'exposition universelle de 1878. Cette statue était exposée entre le Pavillon de la Ville de Paris et la Galerie des Beaux Arts. (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53085657w/f1.item.zoom)

De la caricature classique, à peut-être une sorte de revendication à la promotion du logiciel vidéo VLC (?) 😊, le monument n'y a bien sûr pas échappé...

Inspirée d'un palais du Quattrocento, l'ancienne Caisse d'Épargne centrale s'élève sur la place Jean-Moulin. La première caisse d'épargne de France fut aménagée à Bordeaux en 1847 dans un bâtiment spécialement conçu pour elle, à l'emplacement de la chapelle de l'ancien hôpital Saint-André. Son architecte, le Bordelais Henri Duphot (1810-1919), reçut les éloges de la profession et de la presse pour cette réalisation. Les fondations de l'édifice ont été mises en œuvre suivant la technique séculaire des pieux de chêne, utilisée quelques siècles auparavant pour la construction de la cathédrale. Un schéma d'aménagement très fonctionnel du rez-de-chaussée permettait aux clients de ne jamais se rencontrer. Par ailleurs, un seul surveillant suffisait à assurer la sécurité de l'établissement. La façade extérieure décorée de bossages et de fenêtres à frontons triangulaires s'inspire des palais romains ou florentins de la Renaissance. Seules les toitures d'ardoise font référence à l'architecture française du xviie siècle.

En 1907, des modifications sont apportées par Mialhe, l’ajout de balcons et d'un bas-relief représentant une ruche entourée d'abeilles et exprimant les vertus du labeur et de l'économie familiale, fut sculpté au-dessus de la nouvelle porte. Après la Libération, des spécialistes de la symbolique animale jugèrent préférable de substituer un petit écureuil aux hyménoptères. Le Centre national Jean-Moulin a été créé dans ces murs à l'initiative de Jacques Chaban-Delmas en 1967.

NOTE: On remarquera le caractère moralisateur des publicités de l'époque ci-dessous... :-S

La Petite Gironde 22 janvier 1898




Anciennement Place LAFFITTE, celle-ci a été depuis bien longtemps squattée par des pigeons "en mal d'amidon"...

NOTE: Petit clin d’œil, j'écrivais il y a peu sur la page consacrée à la fontaine des 3 Grâces (voir ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/fontaines-de-bordeaux/fontaine-des-3-graces) que les statues bordelaises montraient souvent les modèles de femmes dans le plus simple appareil. On notera que celle-ci est l'une des rares sur Bordeaux où on voit un homme avec son "petit oiseau" à l'air nu... (je vous fais "grâce" d'un zoom😊)

Rue Vital-Caries. - Au numéro 45 de la rue Vital-Cartes, sur le vaste emplacement qu'occupait l'ancienne Permanence, s’élevait le HAMMAM DE BORDEAUX. Le bon goût qui a présidé à l'agencement de ses différentes parties, le luxe et le confort partout répandus, lui avaient déjà permis, au point de vue balnéaire, de tenir la première place dans cette partie de Bordeaux. Les nombreuses améliorations apportées par son directeur M. le Dr Léon Réjou, lui avait assuré le succès. L'hydrothérapie y était appliquée sous toutes ses formes: de véritables bains turco-romains administrés suivant la formule antique. L'organisation des services d'électrothérapie, de kinésithérapie et de pneumatothérapie complétaient sa mise au point.  

Très heureusement situé, le Hammam doit à son architecte distingué, M. Pierre Durand, de pouvoir répondre à toutes les exigences d'hygiène et de confort. Par son aspect monumental et le caractère architectural mauresque de sa triple porte, le Hammam de Bordeaux arrête un moment notre regard en sollicitant notre curiosité. Nous pénétrons dans un vestibule dont le style et la riche ornementation nous retiennent un instant encore. Puis, accompagné par l'aimable cicerone mis à notre disposition par le Dr Léon Réjou, le nouveau médecin-directeur, nous franchissons les quelques marches qui nous séparent du rez-de-chaussée.

Sur notre gauche, se trouve l'entrée du service des hommes ; en face, un escalier à moitié dissimulé par un petit massif de palmiers conduit à l'entresol, consacré aux dames, et au premier étage, domaine du docteur et de ses pensionnaires. Enfin, sur notre droite, c'est le bain turc et l'entrée de la piscine. À tout seigneur, tout honneur. Nous pénétrons à droite. Nous traversons un petit salon de lecture et de conversation, où l'heureuse installation d'un bar y rend l'attente facile et le séjour agréable. Nous soulevons une portière et nous sommes dans le hammam proprement dit. Un long vestibule, bordé de chaque côté d'une série de cabines où les baigneurs échangent leurs habits de ville pour celui, plutôt primitif, que nous verrons tout à l'heure, emprunte à de riches vitraux une lumière douce qui repose déjà nos yeux du jour cru du dehors.

Nous passons, et, laissant sur notre droite le salon de coiffure, nous nous rendons directement à la grande étuve (tépidarium). Le séjour dans cette magnifique étuve, dont les voûtes en plein ceintre ruissellent d'une ornementation du meilleur goût, constitue la première opération d'un bain de hammam. Très sommairement couverts d'un pagne, des baigneurs déambulent ; d'autres, assis, attendent en lisant les journaux que la transpiration survienne. D'autres encore pénètrent dans les deux étuves collatérales où la température plus élevée assure un résultat plus complet et plus prompt, pour se livrer, ensuite, étendus sur des tables de marbre, aux mains de masseurs habiles. C'est la seconde opération.

Dans une salle contiguë (lavatorium), les baigneurs disparaissent littéralement sous une mousse parfumée. C'est un savonnage idéal, d'où ils sortent dans un état de propreté absolue pour subir la dernière épreuve : la douche froide. Mais nous avons hâte de sortir d'une atmosphère qui nous obligerait à un bain de sudation auquel nous ne sommes pas préparé. Nous entrons dans la salle de repos. Le goût et l'habileté qui ont présidé à l'agencement des différentes parties de l'établissement, se retrouvent spécialement dans la distribution et la décoration de cette salle. Au fond de petits salons, sur des divans à l'étoffe moelleuse, sommeillent, dans le bien-être de la réaction, quelques-uns des bénéficiaires des épreuves dernières, cependant que d'autres, chez qui l'estomac ne perd pas ses droits, empruntent au buffet la consommation réconfortante, et que d'autres encore, plongés dans le farniente, semblent suivre d'un oeil plutôt narquois les spectres de la goutte, du rhumatisme, etc.. emportés sur la blanche fumée qui s'échappe d'un tabac exquis. Non loin d'eux, suivant l'axe de la ,grande nef, se trouve une vaste piscine dont une eau courante, alimentée par un jet d'eau, présente ses effets les plus chatoyants. A l'une de ses extrémités, en face des étuves, un salon de lecture offre un asile délicieux, d'où la vue peut, à travers un massif de verdure, embrasser les réelles beautés de cette magnifique salle, dont le plafond, constellé de vitraux qui laissent tamiser une lumière multicolore, prend sa part des beautés architecturales de l'ensemble.

Mais il faut nous arracher à tant d'attractions et poursuivre notre visite. Avant d'atteindre l'entresol, nous devons traverser les autres services hydrothérapiques du rez-de-chaussée et, revenus sur nos pas, nous pénétrons par la porte gauche du vestibule. Devant nous s'alignent, de chaque coté, longue théorie de cabines consacrées aux bains ordinaires, minéraux, médicinaux, hydro-électriques, etc. Chaque cabine se compose d'un petit salon de déshabillé, séparé de la cabine proprement dite par une tenture. C'est le confortable dans toute son expression. Nous passons également devant quelques salles consacrées au massage, devant les installations de douches ascendantes ; puis, tout à l'extrémité du couloir, après avoir contourné une immense glace qui répète à l'infini cette belle perspective, nous trouvons, en face de nous, la salle d'hydrothérapie. C'est une des plus vastes que nous ayons vues ; elle mesure sept mètres sur plus de cinq mètres de large. Douches en jet, douches en pluie, en cercle. etc. Rien ne manque, en un mot, à ce riche arsenal hydrothérapique. Nous laissons, enfin, le rez-de-chaussée ; nous nous dirigeons vers l'entresol, et nous voilà transporté dans un vaste et magnifique salon en rotonde, qui, de tous côtés, reçoit à flots la lumière. C'est une salle de conversation, c'est aussi un salon d'attente et de lecture. De chaque côté, les services des dames ; mais un cerbère impitoyable, sous les traits d'une jeune femme en tablier blanc, la tête ornée d'un petit bonnet de cette même blancheur de neige qui semble communiquer sa pureté à l'atmosphère que nous respirons, nous rappelle que c'est l'heure du bain. C'est la même installation, le même confortable avec je ne sais quoi de féminin qui ajoute encore à la propreté et au bon goût. 

On ne sait jamais: On met des grilles...On enlève les grilles...      On met des places de parking...On enlève les places de parking...    On met le tramway...On enlève le tramway...On remet le tramway...

=> A l"allure où ça va dans la valse des décisions, pourvu qu'aucun "bien pensant" de la Municipalité n'enlève les arbres...

Parmi les nombreux monuments commémoratifs de la guerre de 1870, certaines œuvres ont eu un rayonnement particulier, on peut citer, entre autres, les œuvres des sculpteurs suivants :

On notera également ci-dessous, qu'il existe à Bordeaux sur la place de la République (ex place Magenta) un autre monument aux Morts de la Guerre commémorant la bravoure de nos troupes girondines lors de la guerre de 1870-1871: Corps Francs et Mobiles de la Gironde. Ce monument élevé en 1913, trônait originellement au milieu de la place avec 2 canons. Ce dernier a été déplacé ensuite sur le bord de la place et les canons ont été retirés...

=> https://www.bordeaux-qqoqccp.com/themes/statues-de-bordeaux/monument-morts-1870

NOTE: beaucoup de rues de Bordeaux portent des noms en rapport avec cette guerre et ces batailles de 1870 :

=> Programme de réaménagement de 3 places au cœur de Bordeaux : Pey Berland, Rohan et Jean Moulin... Maîtrise d’œuvre: atelier d’architecture King Kong, Francisco Mangado, Seet Secoba, Yon Anton-Olano, Cetab, Julie Soistier. http://www.kingkong.fr/fr/projets-urbain-4-bordeaux_%3E_place_pey_berland-46.html.

surface : 20 000 m²   =>   coût ttc : 9 700 000 €  !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


=> Rue des TROIS-CONILS

(Rua Sent-Andriu; rue Sainct-André; rua de la Porta-Sent-Andriu; Grande-rue Saint-André; rue Porte-Basse; rue de Guillem-Arnaud-Monedey ; rua deu Peyron, deu Peyron-Sent - Projeyt ; rue de l Hôpital; rue des Trois-Conilhz)

Cet ancien axe romain était au Moyen Âge la "Rue de Saint André", car dans le rempart gallo-romain il y avait à l'entrée de la rue la Porte Saint André. La dénomination de rue Saint-André, Grande-rue-Saint-André s'étendait à toute sa longueur; mais plusieurs tronçons de cette voie portaient des noms différents...

Puis au commencement du XVI ème siècle, cette rue porta le nom de "rue des Trois-Conils". Une ancienne hôtellerie a donné son nom à la rue. Les hôtelleries se faisaient autrefois remarquer par leurs enseignes "bizarres"...(à l'instar de celle qui a donné son nom au cours du Chapeau Rouge) Celle ci portait trois lapins. Cet animal est appelé « conil » en gascon. Ce mot vient de ce que les lapins se cachent dans des trous qu'ils font en terre et qu'on nomme en latin « cuniculi ».  A noter qu'on trouve deux noms gravés dans cette rue : à l'angle de la rue de l'Hôtel-de-Ville, il est écrit avec deux "n" et au bout côté place Saint-Projet avec un "n" seulement, qui est l'orthographe correcte.

Les Bordelais se donnaient rendez-vous dans l'hostellerie du talentueux Julien Bernard. Son enseigne portait trois lapins qui dansaient et ces mots "Hostellerie deus très conils". Peut-être avaient ils abusé des œufs de Pâques à la liqueur? 😊   (A noter: il existe une rue des Deux Conils à Bergerac).

Découvrir le quartier grâce au plan relief du quartier place Jean Moulin...C'est en 2009 qu'est apparu à Bordeaux ce premier "plan relief", sorte de table d'orientation en 3 dimensions. Il s'agit en fait d'une sculpture couleur bronze qui restitue en relief l'essentiel des monuments du quartier pour les personnes ayant un handicap visuel...

Le concepteur François Didier ne s'est pas contenté d'une sculpture classique. En cours de projet l'idée originale a évolué et à l'aspect purement esthétique est venue se greffer une destination utile pour les personnes atteintes d'un handicap visuel. Ainsi, si chaque monument est nommé de façon ordinaire avec l'alphabet habituel, il l'est également en langage Braille. Il est d'ailleurs utile de noter que cette initiative s'est faite en collaboration avec l’U.N.A.D.E.V (Union nationale  des aveugles et déficients visuels) et avec le Groupement pour l’Insertion des Personnes Handicapées Physiques (G.I.P.H.P). De cette façon, les personnes atteintes de déficience visuelle peuvent découvrir l'architecture, le nom et la situation des monuments par le toucher. 

C'est la fonderie des Cyclopes à Libourne qui a réalisé les trois plans relief que l'on peut voir à Bordeaux (Les deux autres plan relief sont visibles place de la Comédie face au Grand Théâtre à coté du Grand Hôtel et place du Palais face à la porte Cailhau). Partant d'un original en plâtre, ils ont effectué un moulage dit "à la cire perdue" avant de couler le bronze à 1200° dans le moule obtenu. Enfin l'étape de finition a permis d'effectuer la patine vert antique telle que le promeneur peut la découvrir.

"MORATOIRE SUR LA SUPPRESSION DES ORATOIRES" 😊

=> Au coin de la place on peut apercevoir une petite statue dans une niche...

De nombreuses maisons du 16è et du 17è siècle s'ornent de niches dédiées à la Vierge ou à un saint. Les « oratoires urbains » sont de petites niches aménagées aux coins de rues ou au-dessus des entrées de maisons. De petites dimensions (quelques dizaines de centimètres), ces niches dessinent généralement un arc de cercle et leur fond est maçonné en cul-de-four. Ces niches étroites creusées à l'angle des murs sont dites « niches urbaines » en opposition aux niches à l'intérieur des églises. Cela rappelle et représente symboliquement le cœur de nos églises.

Ces édifices servaient de lieu de prière où le peuple demande à Dieu de protéger ses familles, ses maisons, ses récoltes, son pays, les habitants, les voyageurs, les paysans...contre les épidémies, la Peste, les accidents, la sécheresse, les mortalités animales, les calamités naturelles, ou pour remercier d'une guérison. En ces temps là, chaque calamité est considérée comme une punition de Dieu. Lorsque les églises étaient fermées, les gens restaient chez eux, à leur fenêtre face aux oratoires, et priaient. Ils réunissaient leurs pensées, leurs voeux, leurs prières durant les contagions. Ces oratoires étaient allumés dès la tombée du jour.

Ex-voto de pierre (matérialisation d’un vœu à un personnage saint), ces oratoires privés appartiennent au propriétaire de la maison qui remercie ainsi un saint ou la Vierge pour ses bienfaits. Par prudence, les statuettes religieuses sont aussi une demande de protection. Le passant catholique se signe en voyant ces figures protectrices, leur recommandant son âme et plus prosaïquement sa santé, ses biens et sa famille. 

Elles sont souvent vides, les statuettes disparues sont devenues des statuettes fantômes. Il ne reste plus que le socle et le dais de pierre qui les encadraient. Quand le propriétaire déménageait, il emportait la statue avec lui, elle lui appartenait. Les sculptures sont parfois mises à l'abri. Il est possible que de nombreuses images des saints et de la Vierge aient été détruites pendant la Révolution Française. Ces petites œuvres d'art religieux, mal répertoriées, sont souvent volées et se retrouvent chez des antiquaires. Le fond de la niche est plus ou moins ornementé de coquilles, de bouquet de fleurs stylisés et de pilastres.

=> Voir la liste établie par la SAB : https://www.societe-archeologique-bordeaux.fr/images/stories/PDF/Revue2011/RAB102_2011_149-165_Roborel.pdf

Rue des Bahutiers
Rue Saint Joseph
Pl. Fernand Lafargue
15Rue gaspard philippe 
Rue Pomme d'Or
Rue Poquelin Molière
Rue Pomme-D'Or
Rue Veyrives
Rue hugla 
Rue bouffard 
62 Cours de la Marne
Rue du Loup
Rue Neuve (avant)
Rue Lalande
Rue Paul Bert 
Cours de l'Yser/la Marne
Rue Saint Rémi
Rue Magendie
Rue des Ayres
rue Fondaudège
Cours de l'Yser/la Marne
Rue Maucoudinat / des Bahutiers
Rue Neuve (buste en "remplacement" suite à destruction)
Rue Labirat
Rue Kléber / Mazagran
Rue camille sauvageau
2 Rue Edmond Costedoat / Cours Aristide Briand

Ce buste de François Joseph Léo DROUYN (archéologue, peintre, dessinateur et graveur girondin), était à l'origine placé à côté de la tour Pey Berland, mais ce dernier a été enlevé et fondu lors de la 2nde guerre mondiale... C'est depuis une reproduction en pierre que l'on peut voir contre la cathédrale non loin de l'emplacement d'origine... (Ce buste fera l'objet d'une page dédiée sur ce même site d'ici quelques mois...)

=> On pourra noter également que d'autres monuments/créations ont pu voir le jour avec la même dénomination... ! Avec plus ou moins de bon goût...

Baltimore, Maryland
Salisbury, N.Carolina
Civic Center, San Francisco
Création:C. ANFRIE
Création: Wim Delvoye
Puisque vos ennemis couronnent d’immortellesLe cercueil triomphal où reposent leurs morts,Pendant que, sans honneurs, entassés pêle-mêle,Dans la fosse commune on va jeter vos corps ; Recevez le tribut de nos larmes muettes,Frères, nous suivrons seuls vos restes vénérés,Et nous visiterons, pendant les nuits discrètes,Le coin du cimetière où vous reposerez. Mais non, derrière vous nous marcherons sans larmes,Car vous êtes tombés pendant les saints combats,L’espérance dans l’âme et la main sur vos armes ;Nous qui vous survivons, nous ne vous pleurons pas.  O frères, lorsqu’il faut que la Liberté meure,Heureux ceux qui vont la retrouver dans la mort !La part qui vous est faite, hélas ! est la meilleure,Et c’est à vous, sans doute, a pleurer notre sort. Martyrs, dormez en paix : votre cause était sainte !Et vos noms blasphémés, qu’on veut enfin ternir,Après les jours de haine affronteront sans crainteLe calme jugement d’un plus juste avenir. Vous avez supporté, depuis votre victoire,Bien des nuits d’agonie et bien des mornes jours,Confiants, résignés, et ne voulant pas croireQue vos élus aussi vous trahiraient toujours. Chacun de vous trouvait, en rentrant dans son bouge,Pour hôtes obstinés la misère et la faimJusqu’au jour où l’on vit flotter le drapeau rougeOù vous aviez écrit : « Du travail et du pain ! »
 Mais vos maîtres, devant les saintes barricades,Au testament sinistre inscrit sur vos drapeaux,Répondaient, à travers les longues fusillades :« L’ordre de Varsovie et la paix des tombeaux. » Et vous tombiez, les uns sur le pavé des rues,Sous le fer et le plomb, moins cruels que la faim,Les autres, désarmés, le long des avenues,Sur le sable sanglant de l’abattoir humain. Ah ! du moins, vous n’avez pas vu sous la mitrailleVos femmes et vos sœurs s’élancer pour mourir ;Aux yeux fermés pendant la dernière bataille.La bienfaisante mort dérobe l’avenir.  O plus heureux que nous ! vous ne pouvez entendreLa calomnie hurlant autour de vos tombeaux,Sans qu’il se lève un seul ami pour vous défendreEt rejeter l’injure au front de vos bourreaux. Vous quittez avant nous une terre mauditeOù Dieu même est toujours du parti du plus fort,Où le pauvre est esclave, où sa race est proscrite,Où la faim n’eût jamais qu’un remède, la mort. Lorsque vous nous tendiez, au plus fondes batailles,Votre arme vengeresse échappée à vos bras,Nous vous avions promis de justes représailles,Et nos bras enchaînés ne vous vengeront pas. Vous ignoriez le sort qu’ils gardaient à vos frères,L’ivresse des vainqueurs, leurs rires insultants,Et la sanglante orgie, et les froides colères ;Frères, dormez en paix : vous êtes morts à temps.
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