STATUE DE L'HÔTEL SAINT MARC

> NATURE/CONSTRUCTION:   Pierre

> ÉTAT:   Toujours visible, mais accès restreint, non ouvert au public.

Coordonnées GPS:

44.83434, -0.58122

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L'Hôtel Saint Marc, situé au 91 cours d'Albret, est un trésor d'histoire et d'architecture. Cette résidence particulière a vu le jour au XVIIIe siècle et son récit est marqué par une série de propriétaires illustres, de rénovations majeures, et finalement sa transformation en propriété du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux. 

Avant que l'Hôtel Saint Marc ne voit le jour, l'emplacement portait le nom de "jardin anglais" avant 1780, bordé de vignes. À cette époque, le terrain appartenait à Claude de Rodesse, Secrétaire du Roi. En 1780, Claude de Rodesse a cédé ces terres, par actes passés en mai et août, à Bordeaux, à Monsieur Joseph Dufour, et ce en son nom propre ainsi qu'au nom de sa compagnie. Ces terres étaient situées dans la censive (:fonds qu'un seigneur a concédé contre le paiement perpétuel d'un cens. Il en a vendu la propriété utile, qui pourra passer aux héritiers qui, à leur tour, devront continuer à payer la redevance annuelle) du fief de Monseigneur l'Archevêque de Bordeaux et étaient grevées d'une rente foncière directe de deux sols pour chaque toise de terrain.

La véritable histoire de l'Hôtel Saint Marc commence avec sa construction entre 1782 et 1784 pour le compte de Monsieur Joseph Dufour. L'architecte à l'origine de cet hôtel particulier demeure un mystère non résolu. Cette maison se distingue par son style architectural classique, qui s'intègre harmonieusement dans le paysage bordelais du XVIIIe siècle. Elle est agencée autour d'une cour à l'avant et d'un jardin à l'arrière, conçu dans le style pittoresque d'un "jardin anglais". Un élément remarquable est le péristyle en forme de rotonde doté de colonnes ioniques. Du côté jardin, un imposant portail soutenu par des colonnes accueille les visiteurs. Tout cela contribue à créer une atmosphère de classicisme élégant.

En 1787, l'Hôtel a connu un changement de propriétaire. Le Marquis de Saint-Marc, également connu sous le nom de Jean-Paul André des Razins, a acquis la propriété.

Le 6 juin 1787, Joseph Dufour a vendu son hôtel et les terrains adjacents au Marquis de Saint-Marc pour la somme de 46 000 livres. Cette transaction a inclus la condition que l'acheteur, le Marquis de Saint-Marc, rembourse la dette de Monsieur Dufour envers Monsieur de Rodesse et sa compagnie. À partir de cette date, l'hôtel a porté le nom du Marquis de Saint-Marc, le nouveau propriétaire. Celui-ci, avec les conseils de son ami personnel, l'architecte Victor Louis, a apporté d'importantes améliorations intérieures à la propriété.

Si l'identité de l'architecte initial demeure un mystère, il est avéré en effet que le Marquis de Saint-Marc a fait appel à l'architecte Gabriel Durand, qui était alors assistant de l'illustre architecte Victor Louis. Cependant, il est difficile de confirmer si Gabriel Durand a mené à bien la rénovation seul ou avec l'aide de Victor Louis.

Sous la nouvelle propriété du Marquis de Saint-Marc, d'importantes modifications ont été apportées à la structure de l'Hôtel Saint Marc. Le Marquis a entrepris des agrandissements majeurs, contribuant ainsi à la transformation de la résidence. Dans le cadre de ces modifications, les écuries qui étaient initialement situées dans la cour d'entrée ont été supprimées. De plus, deux pavillons distinctifs ont été ajoutés au domaine. Ces pavillons existent toujours aujourd'hui, ajoutant à l'unicité de la propriété.

Le Marquis de Saint-Marc et, ultérieurement, la Marquise de Saint-Marc, née Catherine Ségur de la Roquette, ont résidé dans l'hôtel jusqu'à leur décès en 1818 et en 1847, respectivement. Après quoi, la propriété est passée entre les mains de leur fille unique, Marie de Saint-Marc, et de son époux, Étienne Henri Stanislas de la Roze. À partir de cette période, l'hôtel a été régulièrement loué à différents occupants...

Un tournant majeur dans l'histoire de l'Hôtel Saint Marc s'est produit en 1861, lorsque Madame de la Roze a vendu l'hôtel, ses écuries, ses remises, et son jardin aux Hospices Civils de Bordeaux pour la somme de 96 000 francs. C'est à ce moment que la propriété est devenue la propriété de l'hôpital.

Le centenaire de l'inauguration du Grand-Théâtre fut célébré le 7 avril 1880 au milieu d'une grande affluence de monde. (Charles Garnier lui-même, qui s'est tant inspiré de l’œuvre de Louis pour la construction de l'Opéra de Paris, assistait à la fête). Inauguration déjà brillamment fêtée elle-même au xviii ème siècle, et lors de laquelle le marquis de Saint-Marc, dont l'enthousiasme exubérant dut singulièrement contraster avec la mine boudeuse des Jurats, avait chanté sur sa lyre la gloire de Louis (Voir ci-dessous). En remerciement, Victor Louis lui adressa également des vers en retour...

Aujourd'hui, l'Hôtel Saint Marc demeure relativement méconnu du grand public. Cependant, le directeur du CHU de Bordeaux, Yann Bubien, a des projets ambitieux pour redonner vie à ce trésor architectural. Il envisage de restaurer l'hôtel, en préservant son histoire et son architecture. L'objectif est de transformer cet espace en lieu de réception pour accueillir des colloques médicaux et paramédicaux, ainsi que des concerts en partenariat avec l'Opéra de Bordeaux. La restauration complète et la réhabilitation devraient prendre environ deux à trois ans et nécessiteront l'appui de mécènes pour financer ce projet d'envergure.

Cette statue représente une femme couverte d'un chiton (drapé) noué au dessus du ventre, laissant ses épaules, ses bras, sa poitrine et sa jambe droite dénués. Comme on peut le noter ci-contre, ce drapé fut apparemment jadis recouvert d'une peinture de couleur bleu azur dont on voit encore les écailles. Au creux de sa poitrine se trouve soit un morceau de nœud du drapé, soit un ornement non identifiable...

Elle porte une couronne de fleurs sur ses cheveux coiffés qui descendent dans son dos jusqu'au bas de ses épaules.

Au pied de sa jambe droite se trouve ce que l'on peut identifier comme un chien (de part ses pattes, son arrière train et sa queue) qui la fixe du regard.

Sa main gauche semble tenir soit une coupe, soit une torche/flambeau/torchère ?

Malheureusement sa main droite cassée est manquante et personne ne sait ce qu'elle pouvait tenir, ce qui rend difficile encore son identification.

La statue est par endroit assez abîmée, en dehors de la main et d'un besoin de nettoyage, une moitié de son visage s'efface, ses orteils, le museau et une patte du chien sont également cassés.

Dans la mythologie, deux déesses seulement sont accompagnées de chien(s): Hécate (mythologie grecque) et Artémis (mythologie grecque) / Diane (mythologie romaine).

(Voir plus bas dans cette même page pour la description complète de la déesse Hécate).


REMARQUE: On peut noter qu'il existe également une autre représentation féminine accompagnée généralement d'un chien: il s'agit de l'allégorie de "La Fidélité". Cependant celle-ci est généralement aussi munie quasi systématiquement d'une clé quelle tient dans une main et parfois aussi d'un sceau dans l'autre main. La statue de l'Hôtel Saint-Marc n'ayant aucun de ces deux attributs, la figure de l'allégorie de "La Fidélité" est écartée de cette "réflexion"... => Voir en fin de page §"Anecdotes" pour des exemples de représentations de l'allégorie de "La Fidélité"...

Hécate, également connue sous le nom d'Hékate, est une déesse de la mythologie grecque antique. Elle est le plus souvent représentée avec une paire de torches, une clé, des serpents ou accompagnée de chiens.

Au début, avant la prise de pouvoir de Zeus, Hécate était une divinité bienfaisante. Seule de toutes les divinités titaniques, elle conserva sa puissance sous le règne de Zeus, qu'elle défendit contre les géants. Notamment contre le géant Clytios qui périt brûlé par ses torches enflammées. À une époque ultérieure, elle est parfois représentée sous une forme triple. Ses attributs et ses rôles sont variés, reflétant sa complexité mythologique:

L'origine d'Hécate pourrait provenir de l'épithète obscur d'Apollon, "Hekatos". Certains suggèrent qu'elle était initialement un aspect d'Artémis avant de devenir une divinité autonome. Cette évolution a laissé à Artémis un rôle plus axé sur la pureté et la virginité, tandis qu'Hécate conservait des attributs plus sombres tels que la magie, la nuit et les âmes des morts. A mesure que le panthéon grec évoluait, Hécate prit son indépendance en tant que divinité distincte tout en conservant des aspects sombres.

Hécate était associée à plusieurs aspects, notamment la protection du foyer (oikos) à Athènes, où elle partageait cette responsabilité avec d'autres divinités telles que Zeus, Hestia, Hermès et Apollon. Elle était également liée à la Lune, la connaissance des herbes vénéneuses, la navigation, la prospérité des enfants et des troupeaux.

L'association la plus notable était celle avec les chiens. Les chiens étaient sacrifiés en son honneur, et leurs hurlements annonçaient son approche. Une légende raconte que celui qui l'accompagnait était autrefois Hécube, la reine troyenne, qui sauta à la mer après la chute de Troie et fut transformée par Hécate en chien.

Hécate a été représentée avec un seul corps à toutes les époques de l'art ancien, toutes les fois qu'elle est en action. À l'origine, ce n'est que sous cette forme simple qu'on la concevait.

Les Romains l'associaient à l'épithète "Trivia", qu'elle partageait avec Diane/Artémis en tant que gardienne des carrefours (trivia signifiant "trois voies"). 

Hécate était associée aux frontières, aux murs de la ville, aux portes, aux carrefours et, par extension, aux royaumes en dehors ou au-delà du monde des vivants, agissant comme une médiatrice entre les différentes sphères. Elle détenait les clés permettant d'ouvrir les portes entre les mondes, y compris celles menant à la mort. Elle semble avoir été particulièrement associée au fait d'être «entre» et est donc fréquemment caractérisée comme une déesse « liminale ».

Le sculpteur grec Alcamènes le premier a représenté cette déesse sous la forme de trois statues accolées l'une à l'autre. Ce nouvel aspect est son aspect classique. On a expliqué de plusieurs manières ce type monstrueux :

Nouvelle Lune : Cette phase de renouveau, de commencement et de potentiel est souvent associée à la déesse Hécate. La nouvelle lune marque le début d'un nouveau cycle.

Elle était Séléné/Luna, chargée d'éclairer la terre. En enfer, elle était Hécate/Perséphone et présidait aux jugements des âmes Sur terre, elle était Diane/Artémis, déesse de la chasse... 

Hécate ne suivit pas les Titans dans leur révolte contre l'Olympe, et voilà pourquoi Zeus lui permit, après la défaite des Titans face aux Olympiens, de conserver tous ses privilèges et prérogatives, à savoir le pouvoir sur le Ciel, la Terre et les Enfers. De là lui vient sa forme de Triple Hécate que l'on assimila parfois à ces autres déesses...

Ces trois figures incarnent la complexité d'Hécate et son omniprésence dans différents domaines de la vie et de la mythologie.

Au fil du temps, l'image d'Hécate a évolué vers celle d'une déesse associée aux démons, aux fantômes, à la sorcellerie et à la magie noire. Elle suscitait des terreurs nocturnes, des cauchemars, et était considérée comme la messagère des mondes souterrains. On lui attribuait également l'invention de la sorcellerie.

Bien qu'Artémis/Diane partage certaines similitudes avec Hécate, notamment une association avec la Lune, elles sont distinctes dans leurs rôles. Artémis/Diane est principalement connue pour être la déesse de la chasse et de la nature sauvage, tandis qu'Hécate est associée à des aspects plus sombres et magiques de la vie, ainsi qu'à la Lune.

Luciféra : terme lié à la déesse Artémis/Diane en tant que déesse qui apporte la lumière. Le mot "Lucifera" vient du latin "lucifer", qui signifie "porteur de lumière" ou "l'Étoile du Matin". Artémis/Diane était parfois associée à l'Étoile du Matin, Vénus, qui brille particulièrement à l'aube. Cette association avec la lumière du matin évoque son rôle dans la protection et la bénédiction des débuts de la journée.

Phosphoros : adjectif également lié à la lumière et à l'Étoile du Matin. "Phosphoros" vient du grec ancien et signifie littéralement "porte-lumière". Cela renforce l'idée qu'Artémis/Diane était vue comme une déesse liée à la lumière du matin et à la transition entre la nuit et le jour.

Amphipyros : terme un peu plus obscur, mais il est associé à Artémis/Diane en tant que déesse qui apporte la lumière autour d'elle. "Amphipyros" vient également du grec ancien, et il peut être interprété comme "feu tout autour". Cela pourrait symboliser la lumière qui émane d'elle et qui la rend visible, même dans l'obscurité.

Sélasphoros : adjectif se rapportant à la déesse Artémis/Diane en tant que porteuse de lumière ou de flambeau. "Sélasphoros" provient du grec "sélas", qui signifie "lueur" ou "éclat", et "phoros", qui signifie "porteur". Ainsi, elle est vue comme celle qui porte la lumière et la lueur.

Soleia : terme faisant référence à la déesse Artémis/Diane en tant que divinité solaire ou lumineuse. Le mot "soleia" est dérivé du latin "sol", qui signifie "soleil". Bien qu'Artémis/Diane soit plus couramment associée à la Lune, ce terme peut indiquer qu'elle avait également des aspects solaires, représentant la lumière et la chaleur.

Kynegetis : adjectif lié à Artémis/Diane en tant que déesse de la chasse. "Kynegetis" vient du grec "kynegetés", qui signifie "chasseur". Elle était souvent représentée en train de chasser avec son arc et ses flèches, ce qui souligne son rôle en tant que protectrice de la nature et des animaux. Certains estiment que "kyne" pourrait faire référence aux chiens...

Artémis, également connue sous le nom de Diane dans la mythologie romaine, est une déesse importante de la mythologie grecque. Elle incarne un ensemble distinct de caractéristiques divines et est souvent associée à des éléments tels que la chasse, la nature, la Lune et la virginité.

Artémis est généralement représentée sous les traits d'une jeune femme, une lune en croissant qui repose sur son front. Ce croissant de lune est un symbole puissant qui évoque son rôle en tant que déesse lunaire. Elle est aussi généralement armée d'un arc et de flèches. Cette représentation reflète son rôle central en tant que déesse de la chasse. Elle est non seulement une chasseresse talentueuse, mais elle est également la protectrice des animaux sauvages, veillant à ce qu'ils ne soient pas chassés inutilement. Cette dualité entre sa fonction de chasseresse de la nuit et de gardienne de la Lune ajoute à son caractère mystique.

Lorsqu'on évoque Artémis, il est impossible de ne pas mentionner Hécate. Hécate est souvent représentée avec des chiens qui annoncent son approche en hurlant. Elle porte des torches, symbolisant la lumière dans l'obscurité. Les chiens sont ainsi un élément commun aux deux déesses. Les chiens étaient sacrés pour Hécate et annonçaient son approche, tandis qu'Artémis était souvent accompagnée de chiens de chasse dans son rôle de déesse de la nature et de la chasse.

Le parallèle entre Artémis et Hécate réside dans leur relation avec la nuit et la lumière. Alors qu'Artémis éclaire la nuit de la lumière lunaire, Hécate porte des torches pour dissiper les ténèbres. Toutes deux sont entourées de mystères et possèdent des pouvoirs spéciaux qui transcendent le monde humain.

=> Selon les représentations et les adjectifs qu'on lui confie, Artémis/Diane est parfois représentée avec les mêmes attributs qu'Hécate...


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ANECDOTES ET INFORMATIONS ANNEXES

Jean-Paul-André des Razins, marquis de Saint-Marc, né au château des Razins à Saint-Selve le 29 novembre 1728 et mort à Bordeaux le 11 octobre 1818, est un dramaturge et librettiste français. Ancien officier du régiment des Gardes françaises, Saint-Marc est l’auteur d'Adèle de Ponthieu, drame mis en musique plus tard par Piccinni (Adèle de Ponthieu, 1781). Il a composé plusieurs libretti d’opéra-comique et de nombreuses pièces de poésie fugitive.

Assistant, à Paris en 1778, à la fameuse représentation d’Irène, à la suite de laquelle fut couronné le buste de Voltaire, le marquis de Saint-Marc improvisa ce quatrain qui l’a rendu célèbre :

    Voltaire, reçois la couronne

    Que l’on vient de te présenter ;

    II est beau de la mériter,

    Quand c’est la France qui la donne !

Il épousa Catherine de Ségur de La Roquette, et eut d'elle une fille unique, Marie de Saint-Marc, qui épousa Henry de Laroze, maire de Saint-Laurent-de-Médoc, propriétaire terrien viticulteur, d'où trois enfants, Catherine, née en 1823, qui épousa en 1843 Hippolyte Brossard de Favières (1809-1886) ; Octave de Laroze (1825-1897) ; et Pierre de Laroze, (1828-1873), officier d'artillerie, chef d'escadron au 24e régiment d'artillerie à cheval, officier de la Légion d'honneur, sans descendance.

Saint-Marc était membre de l’Académie de Bordeaux.

Le 6 juin 1787, il rachète un hôtel particulier, cours d'Albret, qu'il fait réaménager par les collaborateurs de l’architecte Victor Louis (l’architecte du Grand théâtre notamment). L’édifice, dans lequel il décède le 11 septembre 1818, sera classé au titre des monuments historiques le 23 juillet 1921.

Ci-dessous: d'autres représentations identiques d'allégories de "La Fidélité" reprenant comme attributs le chien et une clé dans la main...

Mathieu Ignace van Bree

Charles Le Brun

Antoine Coysevox

(Auteur inconnu)

Jean-Jacques Caffieri

Thomas Kirk 

Mrs N. Strauss avait acheté en France des boiseries d'un Hôtel en 1931 à un antiquaire de Neuilly, pour les faire installer dans une résidence qu'elle se proposait de faire construire à New-York. Mais entre-temps, les plans de la milliardaire américaine ayant changé, les boiseries ne s'adaptèrent plus à la nouvelle disposition des lieux. Aussi la propriétaire décida-telle de s'en défaire en 1943 et en fit don au Metropolitain Museum de New York, qui les installa en 1953-54 à leur emplacement actuel. Le Musée ne dispose, par contre, d'aucune information sur la provenance initiale du décor acquis par l'antiquaire parisien. Un seul indice garantissait avec certitude l'origine bordelaise des boiseries. Il s'agissait d'une gravure les représentant avec la mention « salon d'un Hôtel cours d'Albret à Bordeaux », illustration figurant dans un ouvrage publié à Paris en 1880 par César Dallys et intitulé « Décorations intérieures empruntées à des édifices français ».

Les boiseries exposées Outre-Atlantique proviennent-elles vraiment du salon ovale de l'Hôtel de Saint-Marc ou se trouvaient-elles dans un autre hôtel particulier du cours d'Albret ? Aucun des deux autres Hôtels existants, l'Hôtel Pierlot et l'Hôtel du Basquiat, ne comporte de pièces ayant la forme du fameux salon ovale.

Quoi qu'il en soit, cette statue (est-elle aussi originelle de ce décor?) semble représenter la déesse de la mythologie grecque: Hébé.

Le site du "Patrimoine et Inventaire de Nouvelle Aquitaine" (https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/doc/IllustrationsMed/14a53a44-a52b-4223-9bd6-e19154f0a036/hotel-saint-marc-dit-hotel-de-la-direction-des-hopitaux-de-bordeaux) : mentionne à propos de cette statue "sculpture provenant du théâtre de Bordeaux."

=> Cependant le photographe à l'origine de cette information a lui-même concédé qu’'il avait évoqué cette attribution un peu rapidement, et celle-ci a été reprise sans recherches ni confirmation...!

Si tant est que cela puisse être vrai, et qu'il s'agisse bien d'une statue du Grand Théâtre, (de par le lien entre Jean-Paul André des Razins et Victor Louis) alors cette dernière étant taillée dans la pierre, on peut douter que tant efforts aient été déployés pour un simple décor de scène pour une représentation. Il ne pourrait s'agir probablement sinon que de l'une de ces 4 possibilités:


1) Soit il s'agit d'un projet "avorté" d'une statue destinée à faire partie des 12 statues ornant le péristyle du Grand Théâtre, comme fut considérée cette maquette de la déesse Hébé de Pierre Berruer.

(Note: Le journal Sud-Ouest affirmait ci-dessous cette destination de la statuette d'Hébé, alors que l'étiquette descriptive du Musée des Beaux Arts ci-dessous affirme que ce fut le modèle exécuté en marbre pour le Duc de Choiseul en 1767. Sauf que le descriptif de la vente de M. de Calonne en 1788 décrit la même statue destinée au Duc de Choiseul comme assise et mesurant 26 pouces (=66cm). Il semble y avoir une confusion, peut-être de deux modèles différents d'Hébé ?)

Dans l'absolu, la hauteur et les dimensions de cette statue dans les jardins de l'Hôtel Saint-Marc pourraient correspondre aux 12 autres de la façade du Grand Théâtre. Comme le style et la couronne de fleurs caractéristique dans les cheveux (voir ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/statues-grand-theatre/muses-et-deesses-du-grand-theatre).

Néanmoins les 12 statues originelles, en plâtre comme en pierre (attention les actuelles du Grand Théâtre sont des copies, voir ici: https://drive.google.com/file/d/1-LOeRCg3b5oRh2SqQLnk9PZIxjuJnxBy/view), ne présentent pas de pupilles "creusées" comme celle de la statue de l'Hôtel Saint Marc...

Enfin, nulle mention dans les ouvrages d'un tel modèle non retenu, et les maquettes en plâtre des statues au Musée des Arts Décoratifs ne comprennent pas non plus ce modèle...

Sachant que celle-ci semble avoir été jadis recouverte d'une peinture bleue.

D'autre part, Berruer est décédé avant même de finir de sculpter 4 statues sur les 12 prévues.  Faut-il mettre alors cette statue au crédit de Titeux et Van den Drix, et pour quel emplacement sinon ?

2) Soit il s'agit de l'une des 2 premières statues originelles des niches encadrant l'escalier principal. Voir le descriptif ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/statues-grand-theatre/statue-poesie-lyrique. En effet, avant les actuelles statues de La Musique (de Le Maire) et de La Poésie Lyrique (de Dumilâtre), il y eut apparemment avant 2 statues qui furent enlevées et qui ont depuis disparu:

Dans l'ouvrage "Le Grand Théâtre de Bordeaux: naissance et vie d'un chef-d'œuvre de Jacques d'Welles de 1950, on peut lire: "En 16 août 1853, à la fin de la présentation d'un nouveau devis de réparations et de modification importante de l'assiette des places et de l'équipement, le rapporteur décoche au Conseil la demande vertueuse de voir enlever des niches du grand escalier les deux statues qui offensaient autant le bon goût que la décence". Dans le livre "Le Grand Théâtre de Bordeaux" (de Jean LATEYRE) il est mentionné: "Lors de la restauration de 1853, on a donc enlevé ces deux statues "indécentes"...

Notons cependant que les deux illustrations disponibles de ces dernières ressemblent bien plus à Terpsichore (à droite) et à Melpomène ou Polymnie (à gauche). Victor Louis voulait originellement inscrire sur la façade "À THALIE, ET À MELPOMÈNE" et "À POLYMNIE, ET À TERPSICHORE", et donc mettre particulièrement en avant ces 4 muses. Ces 4 muses sont ainsi au centre du fronton et aussi les seules sculptées de la main de Berruer. Il serait possible qu'on ait voulu combler les 2 niches intérieures par Terpsichore et Polymnie (avec un sceptre?) pour faire le pendant des 2 cariatides Thalie et Melpomène? Ce serait assez représentatif pour être plausible... Quoiqu'il en soit, peu de ressemblances avec la statue de l'Hôtel Saint Marc...

3) Soit il s'agit d'une des statues qui ont pu être installées dans les 2 niches du vestibule ou dans la Salle de bals/concerts aujourd'hui disparue (transformée en foyer en 1837). 

Comme on peut le voir sur les plans d'origine ci-dessous, il était prévu de placer des statues à ces endroits. (Celle de la salle à l'étage a d'ailleurs presque une pose comparable du bras gauche, à celle des jardins de l'Hôtel Saint Marc.)

Au rez-de-chaussée, dans la niche de gauche du vestibule, on y trouve aujourd'hui la Statue de l'architecte Victor Louis (Voir ici: https://www.bordeaux-qqoqccp.fr/themes/statues-de-bordeaux/statues-grand-theatre/statue-victor-louis) Cependant, selon la page https://www.bordeauxdecouvertes.fr/Grand-Theatre.html il semblerait y avoir eu auparavant d'autres statues dans ces niches: "en pendants, avaient été placées, sur des piédestaux, les statues d'Apollon et de Terpsichore, d'un très-beau travail." (ce qui reste à vérifier). Malgré cela, la statue des jardins de l'Hôtel Saint Marc n'est clairement pas la muse Terpsichore...

=> Serait-ce alors une statue qui aurait pu se trouver dans une salle à l'étage ?

4) Soit cette statue était jadis à l'intérieur de la salle principale.

Outre les 12 statues du péristyle et les 2 statues des cariatides encadrant la porte de l'escalier central, Berruer avait placé deux renommées au-dessus de l'avant-scène. En 1853, les travaux de restauration menés par Burguet remplacent ces deux renommées par "deux maigres statues dues à un artiste dont l'Histoire a préféré oublier le nom"... Mais ces statues étaient au-dessus de l'avant-scène (voir ci-dessous), alors que la statue qui nous intéresse est une statue en pied destinée plutôt à un socle...

=> Y aurait-il eu donc un autre endroit dans la salle accueillant une/des statue(s) ?

- https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/doc/IllustrationsMed/14a53a44-a52b-4223-9bd6-e19154f0a036/hotel-saint-marc-dit-hotel-de-la-direction-des-hopitaux-de-bordeaux- https://selene.bordeaux.fr/in/imageReader.xhtml?id=BordeauxS_B330636101_EST_118_MF&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record- https://www.chu-bordeaux.fr/LE-CHU/Pr%C3%A9sentation-du-CHU/Histoire-des-h%C3%B4pitaux-de-Bordeaux/Histoire-des-h%C3%B4pitaux-de-Bordeaux/H%C3%B4tel-de-Saint-Marc/- https://www.youtube.com/watch?v=g-uHwD9oKGw- https://monumentum.fr/monument-historique/pa00083209/bordeaux-ancien-hotel-saint-marc- https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/bordeaux-l-hotel-de-saint-marc-situe-cours-d-albret-aura-une-nouvelle-vie-1699147.php- https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00083209- http://www.bordeauxphotopassion.fr/bx/themes/hotels/stmarc/index.html- https://www.artemisia.no/arc/historisk/bordeaux/francais/1700/fr.cours.d.albret.91.html- https://www.tiktok.com/@1kevinmu/video/7172796828549696811- https://www.mairie.biz/mn+ancien-hotel-saint-marc+bordeaux+4474.html- https://www.nouma.fr/appel-offre/nouvelle-aquitaine/gironde/talence/1425526- https://www.wikiwand.com/fr/Jean-Paul-Andr%C3%A9_Razins_de_Saint-Marc- https://www.flickr.com/photos/ggnyc/2563074425/in/photostream/- https://www.persee.fr/doc/rhbg_0242-6838_1957_num_6_2_1796- https://www.persee.fr/doc/rhbg_0242-6838_1909_num_2_1_2202- https://selene.bordeaux.fr/in/imageReader.xhtml?id=BordeauxJD_10350&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record&hidesidebar=true- https://www.bordeauxdecouvertes.fr/Grand-Theatre.html- https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/s/1886/item/82755#?c=&m=&s=&cv=86&xywh=-66%2C1379%2C1935%2C1775- https://en.wikipedia.org/wiki/Hecate- http://atheisme.free.fr/Contributions/Hecate.htm- https://mythologica.fr/grec/hecate.htm- https://blogpeda.ac-poitiers.fr/coll-jmoulin16-latin/2022/05/12/traduction-du-texte/- https://romanpagan.wordpress.com/trivia-hecate/- https://selene.bordeaux.fr/in/imageReader.xhtml?id=BordeauxS_B330636101_DP085_02_003&pageIndex=1&mode=simple&selectedTab=record- https://www.wikiwand.com/fr/Jean-Paul-Andr%C3%A9_Razins_de_Saint-Marc- https://books.openedition.org/pulg/1659- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Paul-Andr%C3%A9_Razins_de_Saint-Marc_-_Rap_com_MH_1854.jpg- https://www.cosmovisions.com/$Hecate.htm- https://books.google.fr/books?id=A_KhEAAAQBAJ&newbks=1&newbks_redir=0&lpg=PT56&dq=architecte%20Michel%20LACLOTTE%20MAKARTY&hl=fr&pg=PT246#v=onepage&q=architecte%20Michel%20LACLOTTE%20MAKARTY&f=false- https://vr.kungligaslotten.se/rikssalen-eng/?s=pano122401- https://www.artnet.com/artists/mathieu-ignace-van-bree/an-allegory-of-faith-an-elegant-lady-in-classical-BsDyMbK9GQnQzXFhxSqmMw2- https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/notice/notice.php?id=685- https://madparis.fr/fidelity-6146- https://collections.falkirk.gov.uk/persons/9719/g-b-s-rowland- https://www.nga.gov/features/slideshows/french-sculpture-project.html#slide_4- https://statues.vanderkrogt.net/object.php?webpage=ST&record=ie025- https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020207550- https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010089785- https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Francesco-de-Rossi/783754/H%C3%A9cate,-v.-1544.html- https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/French-School/1074307/D-Diane-:-S%C5%93ur-jumelle-d'Apollon-Au-ciel,-elle-%C3%A9tait-Ph%C3%A9b%C3%A9-ou-Lune,-charg%C3%A9e-d'%C3%A9clairer-la-terre-En-enfer,-elle-%C3%A9tait-H%C3%A9cate-et-pr%C3%A9sidait-aux-jugements-des-%C3%A2mes-Sur-terre,-elle-%C3%A9tait-Diane,-d%C3%A9esse-de-la-chasse..html- https://www.flickr.com/photos/mannyalpha550/14252471367- http://spenceralley.blogspot.com/2016/08/boiserie-at-metropolitan-museum.html- https://www.chu-bordeaux.fr/LE-CHU/histoire-des-hopitaux/l-histoire-des-hopitaux-de-bordeaux/hotel-de-saint-marc/un-salon-de-l-hotel-st-marc-a-new-york/- https://www.metmuseum.org/art/collection/search/199390- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6373874v/f2.item.r=collection%20du%22marquis%20de%20Saint-Marc%22

Le résultat de mes recherches & synthèse des informations, de la construction des sections & mise en forme, et de la découverte des données d'illustrations/photos sur cette statue de l'Hôtel Saint Marc sont entièrement issus de mon travail personnel. Je cite mes sources ci-dessus 📜.

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> Création de la page & publication: 20 Août 2023. Posté le même jour sous pseudo "Jérôme Karl" sur le groupe public Facebook Bordeaux Je Me Souviens: LIEN du post. Cette page est également sauvegardée via l'outil the Wayback Machine, qui peut tracer la date exacte de publication et son contenu, pouvant ainsi attester de toute antériorité des données par rapport à une publication recopiée/reproduite sans accord...